Artistes : Guy Hamilton est mort à 93 ans, sur l'île de Majorque où il habitait. Le cinéaste, qui a réalisé quatre aventures de James Bond , était un honnête faiseur plus qu'un auteur. Rien de péjoratif, au contraire. D'autant qu'il a contribué à moderniser le mythe 007.
Hamilton a commencé à bosser dans le cinéma à 17 ans, aux studios La Victorine à Nice. Après avoir découvert le fonctionnement de l'usine à rêve de l'intérieur, il devient assistant-réalisateur et pas auprès de n'importe qui : Julien Duvivier, John Huston et Carol Reed ! Première réalisation en 1952, premier James Bond en 1964 : Goldfinger. Suivront Les Diamants sont éternels (1971), Vivre et Laisser mourir (1973), L'Homme au pistolet d'or (1974). Soit deux Sean Connery et deux Roger Moore. Au-delà des scènes iconiques (la morte sous une pellicule d'or, le duel dans une salle de miroirs...), ce qui est intéressant, c'est que Hamilton est le cinéaste qui fait entrer Bond dans les seventies et donc dans le monde moderne.
Dans Goldfinger, il y a aussi la tentative d'assassinat de 007 par laser. Et par n'importe comment : découpé par les parties intimes !
Masculinité de Bond à nouveau mise à mal dans Les Diamants sont éternels , où l'espion vieillissant se fait malmener par deux femmes adeptes des arts martiaux. L'une est noire, ce qui n'est pas si anecdotique, après de nombreuses ennemies venues du froid.
Alors que l'Empire britannique n'est plus, depuis l'après-guerre, Bond doit faire face à un ennemi issu d'une ex-colonie caribéenne, le Dr Kananga, dans Vivre et Laisser mourir. 007 face au Black Power, dans le Sud poisseux des Etats-Unis.
Dans L'Homme au pistolet d'or , Bond se retrouve en Asie et se met au karaté, ou au kung fu. La réponse british à Bruce Lee, qui cartonne sur les écrans. Enfin, cartonnait puisque le Petit Dragon est mort en 1973. James Bond gagne toujours à la fin.
Hamilton réalisera d'autres films d'action (La Bataille d'Angleterre, L'Ouragan vient de Navarone), deux adaptations d'Agatha Christie (Le Miroir se brisa, Meurtre au soleil). Son avant-dernier film sera un pied de nez à James Bond puisqu'il réalise Remo Williams sans arme et dangereux (1985), adapté d'une série de petits polars (L'Implacable). L'histoire est classique : un ex-flic est transformé en machine à tuer par un maître coréen. Un James Bond ricain, brutal, sans les conneries de Martini et de bagnoles. L'ancêtre de Jason Bourne... et de James Bond époque Daniel Craig.
Anderton
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