En DVD et Blu-ray : Qui aurait pu imaginer qu'un film conçu pour les ados des années 80 aurait pu durablement laisser la marque de ses crocs dans le cou du genre horrifique ? Tel est pourtant l'impact de Vampire vous avez dit vampire ?, qui sort pour la première fois en Blu-ray et dans une version restaurée 4K.
Un film pour ados, Vampire vous avez dit vampire ? (Fright Night, 1985) l'est clairement. Son héros est Charley (et non Punky) Brewster. Et comme tout bon lycéen qui révise ses devoirs dans sa chambre avec sa petite amie Amy (non, je ne bégaie pas), il aimerait bien découvrir les joies du sexe. Amy hésite, Charley soupire, Amy se lance mais Charley se fige : par la fenêtre de sa chambre, il a vu son nouveau voisin planter ses longues incisives dans le cou d'une jeune femme. Choqué, Charley éconduit sa girlfriend pour surveiller son vis-à-vis. Lequel évacue plus tard ce qui ressemble à un corps, avec l'aide d'un aide (puisque je vous dis que je ne bégaie pas). Charley en est convaincu : son voisin Jerry Dandrige est un vampire. Mais ni sa mère, ni ses amis, ni la police ne veulent le croire. Et pour couronner le tout, il se fait démasque par Dandrige.
Après avoir un temps fait l'acteur et plus longtemps signé des scénars (Class of 84, Psychose II, Cloak & Dagger), Tom Holland réalise un coup de maître pour son premier long-métrage en tant que réalisateur - il en a écrit aussi le scénario. Il commence par mettre en scène tous les ingrédients de la comédie pour teenagers typique des années 1980 : la banlieue pavillonnaire, la love story compliquée, le meilleur copain horripilant, la mère un peu à l'Ouest, la télé allumée en permanence... Et c'est plutôt bien vu. Mais très rapidement, la comédie horrifique devient de plus en plus sombre. Les frissons dignes du clip Thriller laissent place à des moments d'angoisse qui explosent dans un déferlement d'effets spéciaux gore. Quatorze ans plus tard, ces FX tiennent toujours la route. Il faut dire qu'ils ont été supervisés par un maître dans ce domaine, Richard Edlund (Stars Wars, Les Aventuriers de l'arche perdue, Poltergeist, Ghostbusters). Plusieurs séquences de transformation (dont une à rebours : le monstre vampire redevient humain) sont impressionnantes.
A l'instar du vilain aux crocs acérés, la caméra de Tom Holland vole. Une fluidité qui permet au cinéaste de réaliser des plans à la fois beaux et pleins de sens, qui participent à l'instauration du suspense. Il n'en oublie pas ses comédiens, excellents. Le jeune William Ragsdale, avec ses faux airs de Keanu Reeves, campe un Charley à la fois dépassé par les événements et déterminé à y mettre fin. Mais contrairement au vilain aux crocs acérés, la carrière du comédien n'a jamais décollé. C'est à la fois étrange et dommage. Sa petite Amy est interprétée par Amanda Bearse et on se dit tout de suite qu'on l'a déjà vue quelque part. En effet, elle interprétera une autre fameuse voisine, plus pénible que méchante : Marcy dans la série Mariés deux enfants.
Et puis il y a deux comédiens adultes fascinants. Chris Sarandon joue un vampire séducteur, dont la charge érotique met le public en émoi. Il est parfait, n'en faisant pas trop dans le rôle du bellâtre et se révélant inquiétant lorsque le monstre reprend le dessus. Quant à Roddy McDowall (Cléopâtre, La Planète des singes, L'Aventure du Poséidon), il endosse le costume d'un acteur cabotin (quesiment de l'autodérision) abonné aux rôles de chasseurs de vampire et auquel Charley fait appel en désespoir de cause. Il aurait pu rester dans le registre comique mais il donne de la profondeur à son personnage en dévoilant son angoisse et ses faiblesses dans des situations périlleuses, montrant ainsi que l'héroïsme demande beaucoup de sacrifice. Une formidable interprétation. Egalement au casting : Stephen Geoffreys (Comme un chien enragé) joue "Evil Ed", le copain au rire exaspérant, tandis qu'un officier de policier est incarné par un second couteau bien connu des cinéphiles, Art Evans (Christine, A Soldier' story, Die Hard 2).
Et puis il y a deux comédiens adultes fascinants. Chris Sarandon joue un vampire séducteur, dont la charge érotique met le public en émoi. Il est parfait, n'en faisant pas trop dans le rôle du bellâtre et se révélant inquiétant lorsque le monstre reprend le dessus. Quant à Roddy McDowall (Cléopâtre, La Planète des singes, L'Aventure du Poséidon), il endosse le costume d'un acteur cabotin (quesiment de l'autodérision) abonné aux rôles de chasseurs de vampire et auquel Charley fait appel en désespoir de cause. Il aurait pu rester dans le registre comique mais il donne de la profondeur à son personnage en dévoilant son angoisse et ses faiblesses dans des situations périlleuses, montrant ainsi que l'héroïsme demande beaucoup de sacrifice. Une formidable interprétation. Egalement au casting : Stephen Geoffreys (Comme un chien enragé) joue "Evil Ed", le copain au rire exaspérant, tandis qu'un officier de policier est incarné par un second couteau bien connu des cinéphiles, Art Evans (Christine, A Soldier' story, Die Hard 2).
Je n'avais pas revu Vampire vous avez dit vampire ? depuis un sacré bail et le film a conservé toute son énergie. La restauration est splendide et Carlotta nous offre dans cette édition une pléthore de bonus, notamment un documentaire de plus de deux heures, des entretiens avec les talents et des portraits de Tom Holland et Roddy McDowall. De quoi nous rendre à crocs.
Anderton
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