lundi 14 février 2022

The Replacement : ombre brune sur la Costa blanca

The Replacement VOD CINEBLOGYWOOD

En VOD : La qualité du polar ibérique n’est plus à démontrer. Wild Side a dégoté une nouvelle pépite : The Replacement (El Sustituto) d’Oscar Aibar. Direction Alicante et la Costa blanca, en plein Mundial 82. Inspiré d’une histoire vraie, le thriller montre que les Allemands n’ont pas sévi qu’à Séville.


Andres Exposito est muté avec femme et enfant au commissariat d’Alicante. Son prédécesseur a été retrouvé mort, avec des traces de piqûres au bras. Une cause de décès qui ne convainc pas le remplaçant. Ce qui tombe bien, c’est qu’il a le temps de fouiner : ces collègues semblent léthargiques et son coéquipier, un vieux flic usé, l’oblige à faire le plancton devant une résidence occupée par des Allemands. Une colonie qui, en toute discrétion, semble avoir la mainmise sur la région. Invité à une soirée sur place, Andres découvre que les paisibles retraités teutons portent des uniformes de la waffen-ss.

Un bon polar nous fait autant frissonner avec une histoire opposant flics et gangsters qu’il nous révèle les vices d’une société. L’Espagne de 1982 se sert de la Coupe du monde de foot pour affirmer qu’elle est de retour dans le concert des nations, après des décennies sous le joug franquiste. Mais la démocratie demeure fragile. Si les socialistes ont l’espoir de remporter les prochaines élections, les forces réactionnaires et les nostalgiques de la dictature militaire sont encore aux manettes dans cette région, en plein essor touristique.

Nazis dans le rétro

Le film nous révèle un pan méconnu de cette transition démocratique et nous surprend en dévoilant le passé de braves touristes allemands. Le scénario mêle habilement les deux enquêtes de XXX – sur la mort de son prédécesseur et sur ce club de retraités allemands - tandis qu’Oscar Aibar propose une mise en scène efficace, instaurant une ambiance flirtant avec la paranoïa. En mode : ils sont parmi nous. Ils, ce sont les fachos qui sortent de leur tanière au fur et à mesure que Andres dérange la fausse tranquillité de ce coin d’Espagne. Des méchants d’autant plus inquiétants qu’il s’agit de braves papys ou de commerçants a priori sans histoire. Les personnages ont tous des personnalités, et parfois des gueules, marquées. Avec une intensité savamment dosée, Ricardo Gomez donne à Andres Exposito une sacrée force de caractère enracinée dans un passé qui en dit long sur l’incapacité de l’Espagne à surmonter les traumatismes de la guerre civile. Pere Ponce campe, quant à lui, un vieux policier moins raté qu’il en a l’air tandis que Vicky Luengo joue une médecin aidante mais... Enfin, Pol Lopez, qui ressemble à un cousin espagnol de Philippe Duquesne, interprète une sacrée belle ordure.

L’action est également au rendez-vous, avec quelques bonnes séquences de courses-poursuites. The Replacement est un bon polar qui plaira aux amateurs du genre.

Anderton


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