Conseiller d'acquisitions, critique, historien du cinéma, auteur de passionnants ouvrages (Star Wars, les mythes d'Hollywood), Laurent Aknin a de bonnes raisons de se rendre au Festival de Cannes. Et nous de lui soumettre notre Questionnaire cannois (découvrez l'intégralité de nos interviews). Où il peste contre les castes de la Croisette, évoque des bonds d'enthousiasme et revient sur un double blackout.
Qu'allez-vous faire à Cannes ?
Essentiellement, participer au Marché du Film en tant que conseiller d’acquisitions - Acquisitions Executive - et en fonction du planning, essayer de picorer dans les sections parallèles, voire dans la Compétition si j’ai le temps, pour faire quelques piges de critique - mon ancienne activité, pendant très longtemps - si je peux en placer.
Combien de fois avez-vous participé au Festival de Cannes ?
Si mon compte est juste, 37 fois. Mon premier était en 1983. J’ai manqué quelques éditions pour diverses raisons.
Qu’attendez-vous de cette édition 2024 ?
Rien de particulier. Ça peut faire un peu blasé, ou prétentieux, mais c’est presque devenu une routine. On demande surtout une météo non pluvieuse...
Quel est votre plus grand plaisir pendant le Festival ?
Toujours le même : entrer voir un film dont je ne sais absolument rien, et sortir de la salle en bondissant d’enthousiasme.
Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?
Le système de "hiérarchie" dans l’attribution des badges - Cannes est devenu une micro-société qui prend de plus en plus la forme d’un régime totalitaire avec différentes "castes" plus ou moins privilégiées, ainsi que l’opacité du système de billetterie - qui conduit immanquablement à des trafics en tout genre.
Quel est votre plus beau souvenir ?
Avoir serré la main de Jerry Lewis lors de mon tout premier festival, le premier jour.
Qu’y a-t-il dans votre valise ?
Pas de smoking, je ne veux plus faire le soirées "pingouin" - c’est bon, j’ai monté les marches suffisamment de fois. Du change de base pour tenir les six jours de présence, une veste quand même pour faire un peu habillé, des lunettes de soleil, une casquette, et surtout un parapluie.
Quel est votre truc pour tenir le coup pendant la quinzaine ?
Ne plus faire toute la quinzaine! Comme désormais beaucoup de festivaliers, d’autant que les projections parisiennes et les liens permettent de limiter de temps de présence sur place. Sinon : ne pas hésiter à sortir pendant un film s’il s’avère que c’est une daube, ou bien en profiter pour dormir. Eviter les alcools forts en journée, mais le rosé et le champagne sont de bons stimulants. Ne pas oublier de manger de temps en temps.
Pour quel(le) artiste redeviendriez-vous un fan de base si vous le/la croisiez sur la Croisette ?
Steven Spielberg. C’est une grande frustration de n’avoir jamais pu le rencontrer, même quand il était au Jury. Mais enfin j’ai reçu quand même il y a des années une belle lettre de sa part...
Votre fête cannoise la plus délirante, c’était où et quand ?
Je mélange toutes les dates. Je me rappelle une fête magnifique au Château de la Napoule, mais j’ai un blanc sur la fin de la nuit - on m’avait gentiment escorté, je me suis retrouvé dans ma chambre le matin -, et je ne sais même plus pour quel film c’était. Grand souvenir aussi d’une fête pour un film d’Abel Ferrara avec Beatrice Dalle et Claudia Schiffer [The Blackout, 1997 - NDLR] dans une villa. Et même si ce n’était pas une soirée "délirante", je garde un grand souvenir d’une belle fête sur une plage organisée par Bartabas, autour d’un feu de camp.
Quelle est votre Palme d’or préférée ?
Ex-aequo, désolé : Paris Texas et Pulp Fiction.
Quel est votre programme après le Festival ?
Trois jours de régime sec : pas d’alcool, pas de film. Et ensuite les reprises des sections parallèles à Paris...
Sur LinkedIn, suivez Laurent Aknin
Crédits photo : Laurent Aknin / Shochiku Co., Ltd. – Rhapsodie en août d’Akira Kurosawa (1991) / Création graphique © Hartland Villa.
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire