Buzz : C'est pas tous les jours qu'on tombe par hasard sur sa marraine alors qu'on ne l'a pas vue depuis quatre ans. C'est ce qui m'est arrivé aujourd'hui avec Reem Kherici. Oui, c'est elle ma marraine. Enfin, celle de Cineblogywood. C'est ce que la rédac a décidé au moment de la sortie d'OSS 117 Rio ne répond plus. De manière unilatérale. Et Reem, que nous avons eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois et qui est très sympa, a accepté. Mais revenons à nos retrouvailles.
Deux fois par an, mon travail m'amène à bosser pendant un mois dans le XVIIe. Et à cette occasion, j'aime venir prendre quelques kilos à Il Rifugio, un restaurant tenu par un Calabrais et une Sicilienne. Outre le fait que ledit restau exhibe un autographe signé par Leonardo DiCaprio lors de la promo parisienne pour Le Loup de Wall Street, la pasta et la pizza sont à tomber mais il y a toujours la possibilité de prendre un limoncello pour se relever. Me voici donc attablé, serviette autour du cou et ceinture débouclée, devant des linguine alle vongole. Bref, de la cuisine palourde.
C'est alors qu'une silhouette familière, casquette sur la tête, entre dans le restaurant avec un homme que je ne connais point. La silhouette s'installe à l'autre bout du restau et se découvre-chef. "Oh, c'est Reem", lâché-je à mes collègues qui se demandent, comme les autres clients, pourquoi je me mets à agiter les bras comme à un cours de zumba pour culs de jatte. Reem finit par regarder dans ma direction, plisse les yeux et fronce les sourcils devant ma chorégraphie épiléptique et mon sourire niais. Apparemment, elle ne me reconnaît pas (ma fierté perd 12 points à la Bourse de l'ego tandis que mes collègues sont gênés pour moi) mais elle finit par faire des ronds avec ses mains qu'elle place devant ses yeux. "J'ai pas mes lunettes", dit-elle tout haut. En même temps, elle avait annoncé la couleur sur Instagram.
Je saisis mon téléphone et, pour couper court aux ricanements aux relents d'ail-basilic de mes collègues, j'annonce : "Je lui envoie un SMS". "Tu as le portable d'une actrice ?", demande interloquée une de mes collaboratrices, qui ne me considère plus seulement comme son patron mais comme LE patron. "Anderton de Cineblogywood", écris-je à Reem qui, à la lecture de mon SMS, affiche un grand sourire. La preuve qu'elle ne m'a pas oublié. Ou qu'elle est une bonne actrice. Je préfère ne pas savoir. On retourne chacun à nos assiettes. La pasta è buona, Santa maduninna !
Arrive l'heure de payer, je file voir Reem qui me présente l'homme avec lequel elle déjeune. Il s'agit d'Yves Fournier, le chef décorateur de son premier film, Paris à tout prix, et de son prochain, Jour J. "J'ai vu que tu préparais ton deuxième", dis-je à Reem, que je suis sur les réseaux sociaux. Elle a en effet publié la photo de son nouveau scénario, qu'elle va mettre en scène et dont elle va jouer le rôle principal.
"Tu vas tout raconter sur ton blog !", me taquine-t-elle avant de me donner sa bénédiction. Je ne sors pas mon téléphone pour enregistrer ses propos, non. Je me concentre et c'est pas évident en pleine digestion. A la prod de Jour J, on retrouve Mandarin et les frères Altmayer. Gaumont est également de la partie. Après des repérages qui avaient l'air plus sympas que ceux des frères Dardenne...
... le tournage débutera le 25 juillet et se déroulera entre Paris et la Provence jusqu'à la mi-septembre. Reem est en train de finaliser le casting. Elle m'indique qu'elle recherche notamment "une fillette un peu ronde" qui jouera son personnage, enfant. Je fais mon plus beau sourire en mettant mon bide en avant mais Reem ne semble pas comprendre qu'un quadra plutôt beau gosse, plutôt chauve et plutôt enrobé puisse interpréter une petite fille. Et la méthode Stanislavski ? L'Actor's Studio ? Bradley Cooper a bien interprété un raton-laveur !
Reem reçoit un coup de fil, ce qui l'empêche de donner suite à ma muette mais pourtant évidente proposition. Tant pis pour elle. De toute façon, je dois m'envoler bientôt à L.A. pour passer un casting de tronc d'arbre pour Avatar 2. Elle va s'en mordre les doigts, la Reem. Grand seigneur, je prends congés en lui souhaitant bonne chance pour son deuxième film. "Merde, comme on dit", lui annoncé-je en rentrant mon ventre et mon talent. "Ah non, faut surtout pas dire ça, répond-elle. Redis-moi ce que tu m'as dit." Je m'exécute : "Merde". Et elle me répond direct : "Je t'emmerde". Je ne me suis jamais fait insulter avec un aussi grand sourire.
Forza, Reem. J'espère pouvoir vous reparler de Jour J prochainement. Devant des linguine ou un tiramisu. Et si vous connaissez une fillette un peu ronde qui veut se lancer dans le cinéma, envoyez sa candidature à Peggy.
Anderton
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