lundi 4 janvier 2016

Michel Galabru en 15 scènes cultes

Artistes : A 93 ans, Michel Galabru a tiré sa révérence et c'est un pan du cinéma français qui disparaît. Dans la lignée de Harry Baur et de Michel Simon, Galabru est un monstre sacré : un physique massif, une personnalité exubérante et une finesse de jeu qui sera reconnue tardivement. La faute à une filmographie foisonnante (plus de 200 longs-métrages !) et foutraque, marquée par beaucoup de comédies populaires, trop de panouilles franchouillardes et quelques chefs-d'oeuvre.

Galabru semble s'être moqué de sa postérité, reconnaissant avoir souvent couru les cachetons sans tenir compte du scénario, du metteur en scène ou du rôle. Or, si parfois les films de Galabru sont franchement mauvais, lui ne l'est jamais. C'est aussi ça, un grand acteur. Et faire marrer, lors d'une scène fugace, c'est tout un art que le comédien maîtrisait à la perfection. Le Michel cultivait un côté bourrin avec accent chantant et enchaînement de mimiques... une hénaurmité qui cachait une grande sensibilité, lui qui a mené une immense carrière théâtrale, et notamment à la Comédie française, se faisant l'interprète de Molière, Pagnol, Guitry, Feydeau, Goldoni ou Shakespeare.

Nous avons tous en tête des apparitions de Galabru qui nous ont marqués. Voici ma petite anthologie personnelle en vidéos, du Gendarme à Uranus, en passant par Flic ou Voyou et Le Juge et l'assassin.


Le Petit baigneur (1968)
Un rôle de méridional jovial, celui de Scipion. L'occasion de jouer le souffre-douleur de Louis de Funès. "C'est psychique !"... "J'aimerais bien que vous ayez à la langue, ce que j'ai à la jambe". Répliques cultes.



Le Gendarme se marie (1968) / Le Gendarme en balade (1970)
Face au teigneux Maréchal des logis-chef Cruchot, l'adjudant Gerber affiche une bonhommie à presque toute épreuve. A la fois patron bienveillant et victime. Le duo Galabru-de Funès fait des étincelles. Et ce n'était pas évident de plaire à Fufu, Jean Lefebvre en a fait les frais.





Le Viager (1971)
Toujours la comédie mais le personnage, le docteur Galipeau, est une ordure. Pas évident de faire rire quand on incarne un méchant intégral. Du grand art.



La Valise (1972)
Pour le coup, Galabru se lâche dans le rôle de Baby, milliardaire grec fantasque aux mains baladeuses. Et pourtant, le personnage n'est jamais complètement ridicule. On sent la faille.

Le Juge et l'assassin (1976)
Dans le rôle d'un tueur d'enfants exalté, Galabru casse son image et livre une prestation époustouflante. César du meilleur acteur ô combien mérité.



La Cage aux Folles (1978)
Galabru laisse tomber sa faconde pour jouer le député conservateur Charrier tout en sobriété. En un regard sombre, un affaissement d'épaules, il oppose un hilarant contrepoint à l'exubérance de Serrault et Tognazzi.



Flic ou Voyou (1978)
Petit rôle de flic qui vaut par une scène : en terrasse, le commissaire joué par Galabru se plaint du coup de la vie. "Le croissant à 1,30 franc !". Il engloutit la viennoiserie en deux bouchées, en lâchant la bouche pleine : "1,30 franc !".




HOMMAGE MICHEL GALABRU - Au delà des Gendarmes et des films de Louis de Funès, c'est tout un pan du cinéma français qui s'en est allé avec Michel Galabru, il aura côtoyé les plus grands dont Jean-Paul Belmondo dans Flic ou voyou, où il se plaignait du croissant à 1 Franc 30. Nous vous invitons à redécouvrir cet extrait, vous pouvez également consulter la fiche de Flic ou Voyou ici :http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/saga-jean-paul-belmondo
Posted by Le Monde des Avengers on Monday, January 4, 2016

Les Sous-doués passent le bac (1980)
Galabru en mode Galabru. Il en fait des tonnes, il monte, se chauffe et redescend pour parler de ses carottes. Hénaurme.



L'été meurtrier (1983)
Un père en fauteuil roulant détesté par sa fille. A priori, un beau salopard. Jusqu'au dénouement final, terrible. Galabru surprenant, Galabru émouvant.



Tranches de Vie (1985)
Films à sketchs avec l'équipe du Splendid. Galabru incarne un paysan à l'accent rocailleux qui promet à sa femme qu' "elle l'aura, son orgasme".

Subway (1985)
Encore un rôle de flic, encore une nouvelle interprétation. Galabru qui descend l'escalier ou qui mâche son jambon-beurre, c'est juste fascinant.


Uranus (1990)
"Ma seule joie, c'est la souffrance des autres". Encore une ordure. Un monologue captivant.



Bienvenue chez les Ch'tis (2008)
"C'est le Nord". Mimiques avé l'accent... Galabru la joue facile mais c'est tellement juste.



Vue la filmo du bonhomme, on ne peut que découvrir des pépites. Il va nous manquer, Galabru.

Anderton

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