mardi 22 avril 2008

C'est bien dans les vieux jardins coréens qu'on fait les meilleurs films

En DVD : C'est bien connu, c'est dans les vieux jardins coréens qu'on fait les meilleurs films. Vous auriez donc tort de passer à côté de ce bouleversant Vieux Jardin.
Retenez bien le nom de son réalisateur : Im Sang-soo. C'est son 3e film, après Une femme coréenne et The President's last bang.
Trois films qui grattent là où ça fait mal : ces 30 dernières années qui ont vu passer la Corée du Sud de la dictature militaire à la démocratie. Aussi puissant qu'Oliver Stone des grands jours, aussi poignant que Wong Kar-wai, le cinéaste livre là un film flamboyant et nostalgique.
Mélo et reportage
Alternant l'eau de rose et le vinaigre, la fresque et l'intime, le grandiose et le minimalisme, le mélodrame et le reportage, Im sang-soo fait un sans faute avec cette adaptation d'un best seller coréen de Hwang Sok-yong.

1997 : Hyun-woo, ancien militant socialiste, après 17 ans de prison, revient dans le village où il avait trouvé refuge 17 ans plus tôt, pour avoir participé à une manifestation estudiantine réprimée par l'armée. Là, il y avait trouvé l'amour auprès de Yoon-hee – un amour malheureusement moins fort que l'attachement à ses idéaux socialistes : préférant la rébellion urbaine à sa belle du Vieux jardin, il retourne à Séoul, se fait prendre et jeter en prison. 17 ans après, que reste-t-il de ses idéaux ? De son amour ? De son passé ?
Ivre de larmes
Distillant une nostalgie à petites doses, le film bouleverse profondément (voir le trailer ci-dessous et dans notre playlist Wat). Par la précision de son montage, la fluidité de sa mise en scène, la beauté de ses interprètes. Un exploit pour une narration qui alterne flash backs et flash forwards, qui multiplie les points de vue, les scènes musclées de répressions policières et des moments romantiques et intenses entre les deux protagonistes, sans qu'on s'y perde une seule seconde.
Et surtout, ne décollez pas de votre fauteuil avant la fin du générique : à moins d'être un sans coeur, vous ne pourrez réprimer vos larmes. Une édition DVD qui arrive pile poil dans l'actu française, en ces temps de remémoration soixante-huitarde. Et qui montre en creux cruellement l'impuissance du cinéma français à aborder aussi puissament son histoire contemporaine. Car elle est où, la grande fresque sur mai 1968 ? Ou sur le 10 mai 1981 ?
A noter : à l’actif de Wild Side, on tient là une très belle édition DVD. Outre la qualité du transfert de la copie, des bonus passionnants vous permettront, entre autres, d’en savoir plus sur le parcours, la filmographie et le parcours d’un cinéaste sur lequel il faut désormais compter, mais aussi de vous perfectionner en histoire contemporaine et en trucages videos.

Travis Bickle






1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'avais beaucoup aimé the president's last bang, il faudra que je le regarde celui-là, il a l'air très bon...

Les petits gars de chez Wild Side font toujours un travail impeccable, quand ils sortent un film en dvd, c'est clair...