En DVD : Dans la famille Films à sketchs italiens, je demande le film… politique. OK : des Monstres aux Nouveaux monstres, en passant par Hier, aujourd’hui, demain, la plupart des comédies à sketchs italiennes (et des comédies classiques - cf Hold-up sur Le Pigeon) ont pour la plupart un fond de satire sociale.
Mais rien à voir avec La Contestation. Rien à voir du tout. Quasiment invisible depuis sa sortie, le film est réédité grâce à Carlotta en DVD.
Témoignages à chaud
La Contestation – Amore e rabbia, en italien – c’est le manifeste cinématographique de cinq cinéastes en réaction aux évènements de mai 68.
Témoignages à chaud
La Contestation – Amore e rabbia, en italien – c’est le manifeste cinématographique de cinq cinéastes en réaction aux évènements de mai 68.
Et pas des moindres : Pier Paolo Pasolini (Salo ou les 120 journées de Sodome), Bernardo Bertolucci (Dernier Tango à Paris), Marco Bellocchio (Buona notte, Le Diable au corps), le moins connu Carlo Lizzani. Et LE cinéaste de 68 par excellence, Jean-Luc Godard.
Bref, autant qualifier ce film de brûlot dans un pays dont le principal dirigeant souhaitait, lors de son élection, liquider l’esprit de mai 68 !
Surprise : bien que venant d'horizons différents, ces cinq visions politiques usent avant toute chose de la grammaire du cinéma comme outil politique. Ainsi, le sketch d’ouverture signé Carlo Lizzani s'impose tout naturellement comme le meilleur de la série. L'individualisme et l'indifférence qui règnent dans New York cacophonique y sont capturés nerveusement et implacablement, caméra à l’épaule. Digne d’Antonioni.
Ensuite, ça se gâte franchement. Bernardo Bertolucci nous livre son pire film, supplice de 25 minutes, un trip consternant d'une troupe de théâtre activiste se concluant en partouze métaphysique où chacun revendique ses positions politiques et ses colères. A vous donner envie d’adhérer illico à l’UMP !
Pamphlets 70's
Heureusement, le sketch de Pier Paolo Pasolini redresse la barre. En accompagnant les déambulations romaines d’un jeune homme insouciant, le cinéaste lui superpose des images violentes de guerre et des dictateurs. Si le segment de Jean-Luc Godard est fidèle à Godard – pour inconditionnels seulement… - , celui de Marco Bellocchio reste paradoxalement à la fois le plus engagé et le plus intéressant. Réalisé et interprété par le cinéaste, ce sketch fait plus d’une fois songer à l’univers de Nanni Moretti par sa hargne et sa radicalité.
Au final, cinq témoignages singuliers, cinq pamphlets contestataires, qui malgré leurs défauts et leurs excès font preuve d’une vitalité et d’un engagement dont le cinéma contemporain semble avoir perdu le secret.
Travis Bickle
Surprise : bien que venant d'horizons différents, ces cinq visions politiques usent avant toute chose de la grammaire du cinéma comme outil politique. Ainsi, le sketch d’ouverture signé Carlo Lizzani s'impose tout naturellement comme le meilleur de la série. L'individualisme et l'indifférence qui règnent dans New York cacophonique y sont capturés nerveusement et implacablement, caméra à l’épaule. Digne d’Antonioni.
Ensuite, ça se gâte franchement. Bernardo Bertolucci nous livre son pire film, supplice de 25 minutes, un trip consternant d'une troupe de théâtre activiste se concluant en partouze métaphysique où chacun revendique ses positions politiques et ses colères. A vous donner envie d’adhérer illico à l’UMP !
Pamphlets 70's
Heureusement, le sketch de Pier Paolo Pasolini redresse la barre. En accompagnant les déambulations romaines d’un jeune homme insouciant, le cinéaste lui superpose des images violentes de guerre et des dictateurs. Si le segment de Jean-Luc Godard est fidèle à Godard – pour inconditionnels seulement… - , celui de Marco Bellocchio reste paradoxalement à la fois le plus engagé et le plus intéressant. Réalisé et interprété par le cinéaste, ce sketch fait plus d’une fois songer à l’univers de Nanni Moretti par sa hargne et sa radicalité.
Au final, cinq témoignages singuliers, cinq pamphlets contestataires, qui malgré leurs défauts et leurs excès font preuve d’une vitalité et d’un engagement dont le cinéma contemporain semble avoir perdu le secret.
Travis Bickle
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