jeudi 3 septembre 2009

Robert Aldrich : Plein la gueule à la Cinémathèque

Buzz : Il y a quelques semaines, nous avions ici même évoqué la sortie du DVD du Grand Couteau de Robert Aldrich.
Et je vous avais dit tout le bien qu’il fallait penser du cinéaste que Chabrol surnommait "Le gros Bob".
Grâce à la Cinémathèque, ce n’est pas un, mais TOUT Aldrich que vous prendrez "plein la gueule", pour reprendre le titre d’un de ses films, et découvrir l’œuvre d’un cinéaste essentiel qui – hasard de l’ordre alphabétique ! - occupe la 1ère place de l’indispensable dictionnaire des cinéastes américains de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon (éditions Omnibus).
"Plans à la truelle"
Entre permanence d’une tradition classique et son dépassement, il préfigure par son inscription dans le système et la radicalité de ses thèmes (paranoïa, claustrophobie, cruauté, rejet de l’autorité) l’œuvre d’un Sam Peckinpah et d’un David Lynch.
Focus sur 10 immanquables d’un cinéaste qui envoyait "ses plans à la truelle" (dixit Chabrol). Du brut, du brutal, de l’hallucinant :

- Vera Cruz (1954): western sur la une amitié trahie, Gary Cooper-Burt Lancaster, mythique
- Bronco Apache (1954) : le premier film à dénoncer le massacre des Indiens – sanglant, brutal, désabusé
- En quatrième vitesse (1955): la matrice du thriller paranoïaque à la David Lynch – immanquable
- Le Grand Couteau (1955) : radiographie au scalpel du fonctionnement d’Hollywood au temps du mccarthysme, tournée comme un cauchemar les yeux ouverts
- Attack ! (1956) : lâcheté et incompétence pendant l’assaut des Ardennes, avec Jack Palance, Eddie Albert et Ernest Borgnine. Digne de Samuel Fuller
- Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (1962) : 120 mn de crépage de chignon entre deux stars hollywoodiennes vieillissantes et hystériques, Joan Crawford et Bette Davis
- Les Douze salopards (1967): son plus gros succès commercial, qui a ouvertement inspiré Quentin Tarantino pour Inglourious Basterds (découvrez notre dossier : trailer, photos, buzz...)
- L’Empereur du Nord (1972) : Lee Marvin et Ernest Borgnine au temps de la Dépression. Rare et fort comme un Jack Daniel’s
- La Cité des dangers (1975) : incursion de Catherine Deneuve à Hollywood, aux côtés de Burt Reynolds – son chef-d’œuvre inconnu ?
- Deux filles au tapis (1981) : son dernier film sur le catch féminin, allégorie sur le spectacle et le showbizz, avec Peter Falk

Et pour la route, je rajouterais Un Rabbin au Far-West (1981), western-comédie avec le comédien fétiche de Mel Brooks, Gene Wilder, et Harrison Ford ; et surtout Bande de flics (1977), parabole sur l’arbitraire du pouvoir, située au cœur d’une brigade de police, avec son acteur fétiche Ernest Borgnine.
Travis Bickle

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