Buzz : Auteur d'un bon livre d'entretien avec Claude Brasseur, Jeff Domenech est aussi le réalisateur du documentaire Belmondo Itinéraire, acclamé en présence de la star au Palais des Festivals en 2011. Ce régional de l'étape est un habitué du Festival de Cannes. Cineblogywood lui a donc soumis le Questionnaire cannois (lire nos interviews). Il évoque les douches en scrèd au Martinez, une nuit avec la Palme, une fête déjantée et l'hommage à Bébel.
Qu'êtes-vous venu faire à Cannes ?
Mon but à Cannes, c'est de voir un maximum de films. Cannes pour un cinéphile, c'est comme Lourdes pour un catholique.
Combien de fois avez-vous participé au Festival ?
J'y suis allé la première fois à l'âge de 14 ans avec mes parents pour une journée. A partir de 18 ans, j'y suis allé avec des potes. On avait pas une thune, alors on dormait soit sur la plage, soit dans la voiture. Le personnel du Martinez nous avait à la bonne et nous laissait prendre une douche le matin en nous offrant les croissant que les stars n'avaient pas mangé (rires). Si je compte bien, cette année, cela sera donc mon 30e festival.
Qu’attendez-vous de cette édition 2017 ?
Chaque année, la sélection fait débat. Mais quand on fait le bilan cinématographique de l'année, on se rend compte que peu de grands films échappent à Cannes. Très souvent, la sélection cannoise reflète l'état ou la situation dans le monde à un instant T. Cette année, pas mal de films attisent ma curiosité. J'espère être surpris tout simplement, avec des cinéastes aussi éclectiques et talentueux que Haneke, Doillon, Coppola, Polanski, Dumont, Ozon, Desplechin... on a peu de chance d'être déçu. J'attends aussi avec impatience Le Redoutable, le dernier film de Michel Hazanavicius, avec Louis Garrel dans le rôle de Godard.
Quel est votre plus grand plaisir pendant le Festival ?
Voir un film en avant-première mondiale est déja un plaisir immense. En débattre durant des heures avec des potes autour d'un verre en est un tout aussi comparable.
Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?
Que cela ne dure que 11 jours.
Quel est votre plus beau souvenir ?
Sans hésiter, la présentation de mon film documentaire Belmondo Itinéraire en 2011. La présence de Jean-Paul Belmondo sur les marches, les applaudissements des photographes, la très longue standing ovation et la remise de la Palme d'or pour l'ensemble de sa carrière [voir l'interview TV de Jeff Domenech, NDLR]... D'ailleurs, le soir même, j'ai dormi avec la palme. Je vous confirme bien que même la nuit, la palme... dort !
Qu’y a-t-il dans votre valise ?
J'habite sur Cannes donc pas besoin de valise ! Mais les éléments indispensables sont : une vraie accréditation (quand on était plus jeune, on en fabriquait des fausses pour s'incruster dans les hôtels), une bonne paire de chaussures (car on marche beaucoup), un costume et noeud pap pour la montée des marches puis du redbull et du guronsan à partir de la deuxième semaine pour affronter le film roumain de trois heures ! (rires)
Quel est votre truc pour tenir le coup pendant la quinzaine ?
Bien planifier les projos à l'avance et bien récupérer d'une journée à l'autre afin d'être dans les meilleures conditions pour voir un film. Voir une trentaine de film en 11 jours impose un minimum d'organisation.
Pour quel(le) artiste redeviendriez-vous un fan de base si vous le/la croisiez sur la Croisette ?
J'ai déjà eu la chance de rencontrer De Niro, Nicholson, Redford et Dustin Hoffman. Alors, sans hésiter, je vais vous dire Al Pacino.
Votre fête cannoise la plus délirante, c’était où et quand ?
Sans hésiter, la soirée du film Le Grand Soir de Délépine et Kerven. Avec un concert des Wampas sur la plage et sur scène, mes potes Dupontel et Dujardin qui n'hésitaient pas à se jeter dans la foule... Une soirée où tout le monde a lâché prise. Un moment rare. Ceux qui étaient présents ce soir-là savent de quoi je parle.
Quelle est votre Palme d’or préférée ?
Ma palme d'or francaise préférée reste Un Homme et une femme. Pour les autres, Pulp Fiction reste ma référence absolue.
Quel est votre programme après le Festival ?
48 heures de récupération à ne rien faire. Puis continuer la rédaction de mon prochain livre ainsi que l'organisation d'un événement autour de Jean-Paul Belmondo au mois de juin.
Anderton
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