En DVD : Il était une fois en Amérique, Le Parrain, Les Ensorcelés, America, America font partie de vos films cultes ? Ces œuvres nostalgiques, glamour, épiques, feuilletonesques vous ont fait aimer, rêver le cinéma ? Alors, ce Dernier Nabab aurait pu être pour vous.
Ca sent le chef d’œuvre…
Jugez-en plutôt : si je vous dis Elia Kazan, vous pensez tout de suite à Sur les Quais, Un Tramway nommé Désir, L’Arrangement… Si je vous dis "d’après un roman de Scott Fitzgerald", vous me dites mélancolie, violence et passion, Gatsby. Si je vous dis d’après un scénario d’Harold Pinter, vous évoquez The Servant, Le Messager ou La Maîtresse du Lieutenant Français.
Et ce casting !!! Si je vous dis Tony Curtis, Jack Nicholson, Ray Milland, Robert Mitchum, Donald Pleasance, vous dites banco ! Si on y ajoute Jeanne Moreau, en star glamour des débuts du parlant, vous courez ? Et le tout centré sur Robert DeNiro, en producteur idéaliste en pleine déréliction, personnage inspiré par le producteur de la MGM Irving Thalberg (Freaks, Tarzan, Une nuit à l’Opéra, c’est lui !), là, aucun doute : vous vous dites chef-d’oeuvre ?
Rien. Nada. Nothing.
Eh bien, non. Rien. Nada. Nothing. C’est difficile à croire, mais rien : une mise en scène plate, des acteurs pas investis, un miscasting phénoménal – qui se souvient en effet d’Ingrid Boulting – qui ça ???! – l’héroïne, censée incarner le désir et la passion, d’un fadeur inconcevable ?
Et franchement, qui cite ce film parmi les rôles mythiques de DeNiro ? Pas vous, pas moi ? Et pour cause : absent à lui-même, il livre une prestation à la limite de la désinvolture. Plus grave : le glamour, la nostalgie et le strass qu’on attendait d’un tel projet restent au vestiaire, comme si l’écriture minimaliste de Pinter s’accordait mal avec l’élégance mélancolique du matériau original.
Le combat de trop
Enfin, Kazan : bon Dieu, lui qui nous avait transporté avec La Fièvre dans le Sang, sublime mélo sur l’apprentissage du renoncement, semble là avoir renoncé à tout. Comme s’il était pleinement conscient de livrer le combat de trop… A son actif, néanmoins : un superbe final, où DeNiro s’avance dans les ténèbres d’un studio, hommage funèbre d’un cinéaste qui fait là ses adieux au cinéma.
A voir, pour mesurer l’étendue d’un naufrage cinématographique, triste et beau. Un signe : la Paramount Home Entertainment n’a pas vraiment misé sur les bonus cette édition DVD – il n’y en a aucun. Même Michel Ciment, auteur d’un formidable livre d’entretiens avec Kazan, ne s’y est pas collé – c’est dire la gêne que l’on peut ressentir devant ce spectacle pathétique…
Ca sent le chef d’œuvre…
Jugez-en plutôt : si je vous dis Elia Kazan, vous pensez tout de suite à Sur les Quais, Un Tramway nommé Désir, L’Arrangement… Si je vous dis "d’après un roman de Scott Fitzgerald", vous me dites mélancolie, violence et passion, Gatsby. Si je vous dis d’après un scénario d’Harold Pinter, vous évoquez The Servant, Le Messager ou La Maîtresse du Lieutenant Français.
Et ce casting !!! Si je vous dis Tony Curtis, Jack Nicholson, Ray Milland, Robert Mitchum, Donald Pleasance, vous dites banco ! Si on y ajoute Jeanne Moreau, en star glamour des débuts du parlant, vous courez ? Et le tout centré sur Robert DeNiro, en producteur idéaliste en pleine déréliction, personnage inspiré par le producteur de la MGM Irving Thalberg (Freaks, Tarzan, Une nuit à l’Opéra, c’est lui !), là, aucun doute : vous vous dites chef-d’oeuvre ?
Rien. Nada. Nothing.
Eh bien, non. Rien. Nada. Nothing. C’est difficile à croire, mais rien : une mise en scène plate, des acteurs pas investis, un miscasting phénoménal – qui se souvient en effet d’Ingrid Boulting – qui ça ???! – l’héroïne, censée incarner le désir et la passion, d’un fadeur inconcevable ?
Et franchement, qui cite ce film parmi les rôles mythiques de DeNiro ? Pas vous, pas moi ? Et pour cause : absent à lui-même, il livre une prestation à la limite de la désinvolture. Plus grave : le glamour, la nostalgie et le strass qu’on attendait d’un tel projet restent au vestiaire, comme si l’écriture minimaliste de Pinter s’accordait mal avec l’élégance mélancolique du matériau original.
Le combat de trop
Enfin, Kazan : bon Dieu, lui qui nous avait transporté avec La Fièvre dans le Sang, sublime mélo sur l’apprentissage du renoncement, semble là avoir renoncé à tout. Comme s’il était pleinement conscient de livrer le combat de trop… A son actif, néanmoins : un superbe final, où DeNiro s’avance dans les ténèbres d’un studio, hommage funèbre d’un cinéaste qui fait là ses adieux au cinéma.
A voir, pour mesurer l’étendue d’un naufrage cinématographique, triste et beau. Un signe : la Paramount Home Entertainment n’a pas vraiment misé sur les bonus cette édition DVD – il n’y en a aucun. Même Michel Ciment, auteur d’un formidable livre d’entretiens avec Kazan, ne s’y est pas collé – c’est dire la gêne que l’on peut ressentir devant ce spectacle pathétique…
Travis Bickle
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