En salles : Tel un mauvais cauchemar, l'histoire se répète pour De Palma : Viet Nam-Irak, Outrages-Redacted allers-retours... La même scène qui se rejoue. Dans le réel, à 35 ans d'écart. Dans la fiction, à 17 ans d'écart. A l'instar de ses héros hitchcockiens condamnés à vivre avec leurs cauchemars traumatiques, De Palma semble désormais condamné à refaire le même film. Jusqu'au pastiche ? Jusqu'à l'autocitation ? Oui et non.
Déja vu
Oui, parce que pitch, scènes et répliques de son dernier brûlot ont un air de "déjà vu", pour reprendre le titre du film-gigogne dont le cinéaste avait parsemé l'affiche dans toutes les rues du Paris de Femme Fatale.
Oui, parce que pitch, scènes et répliques de son dernier brûlot ont un air de "déjà vu", pour reprendre le titre du film-gigogne dont le cinéaste avait parsemé l'affiche dans toutes les rues du Paris de Femme Fatale.
Oui, car c'est encore un échec cinglant au box-office US, des réactions extrêmement violentes ayant accompagné sa sortie. Et le réalisateur a connu les mêmes déboires avec ses collaborateurs : le scénariste David Rabe pour Outrages, ses producteurs pour Redacted.
Retour aux sources, également : réalisé expérimentalement, comme ses premiers films, Greetings et Hi Mom ! Enfin, retour aux maîtres, par le biais de citations discrètes, mais bien réelles à Kubrick - cf l'utilisation de la Sarabande de Haendel (regardez l'extrait 2 de Redacted), et la troublante ressemblance d'un de ses bidasses au Vincent d'Onofrio de Full Metal Jacket – ou à Peckinpah – cf ce gros plan sur un scorpion dévoré par des fourmis, tout droit sorti de La Horde Sauvage.
DJ Brian
Et en même temps, non. Parce que le contexte n'est plus le même. Et que De Palma s'est complètement renouvelé : comme un DJ cinéaste, il malaxe, comprime, éparpille tous les documents qu'il fait mine d'avoir sous la main – vidéos HD, blogs, etc (regardez l'extrait 1 de Redacted). Pas d'esbrouffe, pas de plan séquence de 20 mn ou de split-screen à gogo. Ou du moins, fait-il semblant d'être cinématographiquement modeste.
Et en même temps, non. Parce que le contexte n'est plus le même. Et que De Palma s'est complètement renouvelé : comme un DJ cinéaste, il malaxe, comprime, éparpille tous les documents qu'il fait mine d'avoir sous la main – vidéos HD, blogs, etc (regardez l'extrait 1 de Redacted). Pas d'esbrouffe, pas de plan séquence de 20 mn ou de split-screen à gogo. Ou du moins, fait-il semblant d'être cinématographiquement modeste.
Car c'est toute la force du film : parvenant à se faire totalement oublier, Big Brian crée là le film ultime : celui que tout le monde peut visionner, créer, dans l'anonymat le plus total, celui de l'ère de YouTube, où le réalisateur et le spectateur ne font plus qu'un. Mais plus malin que De Palma, tu meurs : dans un ultime sursaut, l'auteur de Snake Eyes se réinsère dans la fiction, lors de la dernière scène, en tant que metteur en scène amateur, sorte Deus ex-machina invisible, dans ce qui constitue la seule séquence de mise en scène, et assumée comme telle.
Auto-pastiche ou bien brûlot expérimental ? A vous de voir...surtout si vous êtes allergique à ces images tièdes qui envahissent nos écrans, qu'elles viennent du Nord ou de la Gaule olympique !
PS : gros scandale : en VO, les sous-titres blancs sur fonds sur-exposés... blancs sont quasiment illisibles - le distributeur aurait-il voulu flinguer la sortie du film qu'il ne s'y serait pas pris autrement... Censure douce ? Redacted redacted ?
Auto-pastiche ou bien brûlot expérimental ? A vous de voir...surtout si vous êtes allergique à ces images tièdes qui envahissent nos écrans, qu'elles viennent du Nord ou de la Gaule olympique !
PS : gros scandale : en VO, les sous-titres blancs sur fonds sur-exposés... blancs sont quasiment illisibles - le distributeur aurait-il voulu flinguer la sortie du film qu'il ne s'y serait pas pris autrement... Censure douce ? Redacted redacted ?
PS 2 : Découvrez ici Brian De Palma répondant aux mails de Tom Cruise, Scarlett Johansson et Tony Montana.
Travis Bickle
1 commentaire:
C'est vrai que ça nous manque, les longs plans séquences à la "Dressed to kill", dans le musée...
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