Artistes : Et vint Cronenberg…. Plus de 15 ans après Crash (1996), qui malgré les huées, avait récolté le Prix du Jury sous l’insistance de son président Francis Ford Coppola, le cinéaste canadien remonte pour la 4e fois les marches du Festival de Cannes pour Cosmopolis, un film produit par le francosmopolite Paolo Branco, et tiré d’un court roman d’un génie de la littérature contemporaine, Don DeLillo.
S’il reste entouré de son équipe technique habituelle (Howard Shore à la musique, Peter Suschitsky à la lumière), le réalisateur de Faux Semblants renouvelle complètement son casting : la Britannique Samantha Morton, les Frenchies Mathieu Amalric et Juliette Binoche. Et dans le rôle principal, Robert Pattinson, qui fait un choix audacieux et inattendu – cela durera-t-il ?
Gageons que David Cronenberg aura trouvé dans le matériau de Cosmopolis matière à une fable sur le cauchemardesque et sexuée sur le capitalisme et un dispositif de mise en scène alléchant, l’action se situant intégralement dans une limousine bloquée dans un New-York babélisé. Au vu du trailer, on pense aussi bien à Strange Days qu’à Kafka !
Présent à Cannes avec Crash, Spider (son chef-d’œuvre matriciel) et History of violence, David Cronenberg s’est inscrit dans la légende cannoise en 1999, en tant que Président du Jury. Souvenez-vous : il livre cette année-là un palmarès radical, remettant un triple prix à L’Humanité de Bruno Dumont et un double prix – dont la Palme – aux frères Dardenne avec Rosetta. Cronenberg, Dumont, Dardenne : si loin, si proches ?
Travis Bickle
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