mercredi 30 mai 2012

Prometheus de ne plus recommencer


En salles : Freud disait que tout le plaisir est dans l’attente…et il était loin de la vérité. On s’est tous gargarisé des films annonces de Prometheus, teaser de teaser, teaser de trailer, trailer 1, 2 et 3…Et puis, voilà le jour J. Le T-shirt Weyland sur le dos, prêt comme jamais, avec même déjà une marge de pardon si ce n’est pas comme j’attendais…


Mais la, la marge est devenue le grand canyon et le "prequel d’Alien" est devenu le fils spirituel de Tree of Life et de 2001 L'Odyssée de l’espace. Voire de Planète rouge et de Event Horizon… si, si (l’opératrice).

Prometheus dans l’anus !
 
Très vite, le doute s’installe. Après une intro en forme de message universel (qui de l’œuf ou de la poule ?), vient une première heure mélange de suffisance et de préciosité, où tout n’est qu’arrogance, concours de quéquettes et présentation de personnages sans épaisseurs et de conflits sous-jacents - lui a l’air méchant ; lui, il est bizarre ; elle est bonne mais méchante ; lui, il est moche mais drôle - et de quelques prouesses techniques (le côté très présomptueux d’un Ridley vieillissant).

Bref, tout ça pourquoi ? Va savoir, car on attend longtemps le petit tour en voiturette de golf ultra moderne dans le rocher tout bizarre qui fait un peu peur, mais bon on y va quand même, car les origines du monde sont là, c’est sûr. S’en suivent moult longueurs, principalement dues à une tâche de graisse sur le scénario écrit sur une nappe en papier de table de restaurant de quartier en fin de repas vers 16h. Un coup sur l’accélérateur, un (gros) coup sur le frein, pas d’embrayage et c’est tout Prometheus qui cale.

Les acteurs sont tous bons, même si certains en font des caisses, mais souvent dans les troisièmes rôles, donc pas plus gênant que ça. La mise en scène est classieuse et très haut de gamme par un homme qui reste pour moi comme un des cinq meilleurs filmakers au monde. Mais dieu, que tout cela manque de rythme, d’étincelles, de flammes, de feu…On a envie d’y croire jusqu’au bout, mais non rien ne vient, si ce n’est une ultime scène en forme de gros doigt d’honneur, pour essayer de rattacher la grosse machine Prometheus a un petit film de 1979 qui était autrement bien foutu. En 2012, dans l’espace, personne ne vous entend crier, mais parce que personne ne crie.

Marcel Martial ("Abandon ship")

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