En salles : A la suite de ma chronique sur le cinéma danois (lire Danemark : un cinéma nordique sa mère), j'ai eu envie de revenir sur un film coup de poing, sorti sur nos écrans en janvier dernier : R, coréalisé par Tobias Lindholm (Hijacking, scénariste de Borgen) et Michael Noer (Northwest).
L'histoire : Rune (Pilou Asbæk) se retrouve dans la prison de Horsens pour un crime dont on ne saura pas grand-chose. Il se retrouve immédiatement sous la coupe d’une bande puissante et brutale. Rune va alors essayer de s’en sortir, en montant un petit trafic, avec un codétenu, Rashid.
Plus dure sera la chute
Comme Hijacking, R est un film de tension extrême. Scénario simple, mise en scène dépouillée, lumière blafarde de l’hiver danois... C’est âpre, étouffant, et surtout, désespéré. Le film n’est pas totalement dénué d’humanité, pourtant : lorsque la grand-mère de Rune vient lui rendre visite au parloir, Rune retrouve, l’espace de quelques minutes, un monde où la tendresse n’est pas juste un souvenir. Mais c’est pour retomber encore plus brutalement dans la dureté de sa vie de détenu. Ici, pas de happy ending. Les deux héros, Rune et Rashid, sont trop jeunes, trop tendres pour Horsens. Si leur combine leur permet un moment d’éviter les ennuis, et même d’avoir un certain statut dans la hiérarchie de la prison, la chute sera dure. Terrible même.
On sort abasourdi, groggy, comme si on avait pris une charge de Oliver Holton Lauridsen dans le buffet (le joli bébé – 1,98m, 100 kilos, défenseur de l’équipe danoise de hockey). Et on a bien besoin de tout le générique de fin, un plan fixe sur le bâtiment, avec en fond sonore, une sorte de bourdonnement qui prolonge la dureté de la dernière scène, pour arriver à se relever et s’extirper de son fauteuil. Et on garde un goût métallique dans bouche pendant un bon moment.
Fred Fenster
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