En salles : Au moment où ressort son premier film Blue Collar, Paul Schrader revient sur le devant de la scène avec Dying of the light, son dernier film, futur nouveau film maudit, massacré par son producteur, et contre lequel le cinéaste, son acteur principal Nicolas Cage et son producteur exécutif Nicolas Winding Refn ont entamé une campagne de dénigrement, visible ici.
En attendant de voir un jour ce futur film maudit, revenons sur les débuts du cinéaste, dont le premier film ressort actuellement sur les écrans.
Blue Collar est un des rares films américains à se situer dans le milieu syndicaliste ouvrier, avec ceux de Martin Ritt (Norma Rae, sorti peu après le film de Schrader). Brochette d'acteurs alors à leurs tout débuts - Harvey Keitel, Richard Pryor, Yaphet Kotto - pour un film social qui bifurque vers le thriller, sans ausculter la réalité des rapports de force dans l'industrie automobile à Detroit entre puissants et ouvriers, Blancs et Noirs, sur fond d'alcool et de corruption.
Un univers a priori étranger au cinéaste, qui s'en explique dans le Positif d'octobre 1978: "Blue Collar est le quatrième film que je devais réaliser. (…). Blue Collar me semblait être un très bon projet pour plusieurs raisons. Il y avait trois acteurs. Si j'échouais avec l'un d'eux, je pouvais me rattraper avec les autres ! (…) Ensuite, l'intrigue était très développée, deux fois plus que dans la plupart des films. (…) Je viens de cette région, le Michigan. (…) Je me sens plus à l'aise avec la classe ouvrière et la bourgeoisie qu'avec les nouveaux riches de Hollywood. (…) Je voulais faire un film sur des ouvriers et la plus grande industrie aux Etats-Unis est celle de l'automobile. Cela n'a été que rarement fait. C'est très visuel. Et les gens ont envie de voir comment on fabrique des voitures".
Ne le ratez pas, car c'est une oeuvre rarissime !
Travis Bickle
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