Artistes : Elle avait de grands yeux bleus, un regard perçant, un peu dur, qu'atténuaient son beau visage et son joli sourire. Marie Dubois est morte mercredi, jour de la sortie des films, à l'âge de 77 ans. Souvenirs, souvenirs.
L'actrice a débuté sa carrière en surfant sur la Nouvelle Vague. Eric Rohmer (Le Signe du Lion, 1959), Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, 1961) et François Truffaut (Tirez sur le pianiste, 1960 ; Jules et Jim, 1962) lui offrent ses premiers rôles.
Pour autant, Marie ne reste pas prisonnière du courant lancé par la bande des Cahiers. Elle enchaîne films d'auteur et cinéma populaire, travaillant aussi bien avec Georges Lautner (Le Monocle noir, 1961), Henri Verneuil (Week-end à Zuydcoote, 1964 ; Le Serpent, 1973), Roger Vadim (La Ronde, 1964), Gilles Grangier (L'âge ingrat, 1964) qu'avec Louis Malle (Le voleur, 1966), René Clair (Les Fêtes galantes, 1965), Luchino Visconti (L'innocent, 1976), Alain Resnais (Mon Oncle d'Amérique, 1980) et Claude Sautet (Vincent, François, Paul et les autres, 1974 ; Garçon !, 1983). Sans oublier Tacchella, Granier-Deferre ou Corneau.
Une belle filmographie, avec l'exigence pour fil conducteur. Pour ma part, je n'oublie pas qu'elle tient tête à Lino Ventura, Bourvil et une cognée de bûcherons dans Les Grandes gueules (1965) de Robert Enrico.
Et puis, évidemment, c'est elle qui dans La Grande Vadrouille (Gérard Oury, 1966) incarne "la fille du guignol", comme la surnomme Louis de Funès, au grand dam de Bourvil qui en est tombé amoureux.
Je ne résiste pas au plaisir de vous présenter cet essai réalisé pour Tirez sur le pianiste. C'est Truffaut qui incite Marie Dubois à l'insulter. Sa gouaille de titi parisienne et sa candeur vous feront craquer.
Anderton
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