Buzz : France-Allemagne en demi-finale de l'Euro 2016 et ce sont 70 ans d'amitié franco-allemande qui sont mis entre parenthèses. Sur un terrain de foot, l'Allemand reste l'ennemi intime... comme sur un champ de bataille. Une relation complexe qui a été illustrée dans plusieurs films. Où il est question de guerres, d'amour et de vannes. Florilège.
1870, 1914-18, 1940-1945... trois conflits pendant lesquels Français et Allemands se sont joyeusement mis sur la gueule. Forcément, ça laisse des traces. Dans Ces Merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (Those Magnificent Men in their Flying Machines, 1965), réalisé par Ken Annakin, une course de machines volantes entre Londres et Paris en 1910 réunit des représentants de plusieurs peuples (Anglais, Américains, Prussiens, Français, Italiens, Japonais...). Tous les préjugés sont passés en revue et nos travers gentiment moqués. Les Français, emmenés par un virevoltant Jean-Pierre Cassel, passent leur temps à se chamailler avec les Teutons, dirigés par Gert Fröbe et pas mal ridiculisés dans le film. Victoire de la France !
Mais la première guerre mondiale met fin aux farces pour laisser place aux bombes. Certes, au-delà des Etats, les individus peuvent encore s'apprécier, voire fraterniser, comme dans Joyeux Noël (2005) de Christian Carion. Il suffit d'une chanson, ou d'un match de foot... Match nul.
Dans La Grande Illusion (1937), de Jean Renoir, ce sont les aristos (Pierre Fresnay, Eric Von Stroheim) qui parviennent à s'entendre tandis que les troufions (Jean Gabin, Carette, Marcel Dalio) subissent. La guerre, prolongement de la lutte des classes. A la fin, c'est la France qui gagne.
D'ailleurs, l'Allemand, même en uniforme, n'est pas toujours un salaud. La preuve avec Un Taxi pour Tobrouk (Denys de La Patellière, 1961) : en Libye, en 1942, un commando français (Lino Ventura, Charles Aznavour, Maurice Biraud) fait prisonnier un officier allemand (Hardy Krüger). Lequel s'avère un peu moins bas de plafond que les pious-pious à l'accent parigot. Dialogue ciselé d'Audiard qui en profite pour tacler ses compatriotes. Carton jaune contre son camp, ça existe ?
Quand on est moins fort que les Allemands, on adopte une tactique tout sauf frontale. On privilégie l'évitement et la moquerie. De La Grande Vadrouille à La 7e Compagnie, même si dans ce dernier cas, le Français n'en sort pas indemne. Pour gagner, pas besoin de "rester groupire". Victoire des Français aux penaltys.
Mais attention, un Allemand acculé reste dangereux, en témoigne Theo (Horst Frank) dans Les Tontons Flingueurs (Georges Lautner, 1963). Victoire française mais gare aux séquelles pour la finale...
Khedira ne jouera pas ce soir. Ouf ? En tout cas, il est mieux intégré dans la Mannschaft que ne l'est Loktar au sein du groupe de nazis dans OSS 117 Le Caire Nid d'espions (Michel Hazanavicius, 2006).
On se rassure comme on peut. Allez les Bleus !
Anderton
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