En salles : Litlle Big Man, le western picaresque ressort en salles – c’est peut-être LA réédition de cet été. Courez le voir, ne serait-ce que pour découvrir l’un des meilleurs films sur l’histoire des Etats-Unis, signé par le grand Arthur Penn, le grand démythificateur de l’Amérique (Bonnie and Clyde, Missouri Breaks, Georgia). Trois raisons de foncer (re)voir ce Big Movie, avec les propos de Michel Cieutat, critique à Positif.
Inoubliable Dustin Hoffman
"Adapté du roman homonyme de Thomas Berger, Little Big Man appartient à la veine du western contestataire en vogue à cette époque – Soldat Blue, Jeremiah Johnson, par exemple. Oeuvre picaresque qui retrace la conquête de l'Ouest à partir des souvenirs d'un Blanc centenaire, balloté entre sa communauté d'origine et les Indiens, le film porte en fait sur les Etats-Unis de la fin des années 60. Outre la richesse de son récit, Little Big Man ne serait rien sans la composition de Dustin Hoffman : on n'est pas près d'oublier sa figurer de centenaire, tout craquelée, ou bien son visage de candide mi-joyeux, mi-apeuré, les yeux embués, lorsqu'il tente d'embobiner les Tuniques bleues après le massacre des Indiens. Si ce n'est un western, peut-être l'un des meilleurs films sur l'histoire américaine, la conquête de l'Ouest. Et un formidable témoignage sur l'Amérique contestataire des années 60. Et un magnifique récit d'initiation."
Western progressiste
"De tous les films contestataires des années 70, Little Big Man est le plus convaincant, car il fonctionne de manière transversale. Si l’action se déroule principalement entre 1845 et 1876, le message porte beaucoup plus sur l’Amérique contemporaine. (…) Un regard judicieux soutenu par Dustin Hoffman, acteur qui à cette époque, incarnait à lui seul (…) le dernier innocent made in USA. (…) Avec un scénario imprégné de la tradition picaresque, qui passe subtilement de la comédie ironique au drame philosophique, avec une réalisation fonctionnelle haut de gamme et une interprétation collective très convaincante (…), Little Big Man occupe une place d’honneur dans la hiérarchie du western progressiste" (Michel Cieutat, Le western selon Arthur Penn, in Positif n° 604).
Influence pour Apocalypse Now ?
Et puis, il y a cette séquence de l'attaque du camp indien par les Tuniques Bleues, à l'aube. Les Indiens sont réveillés par les tambours et les fifres qui résonnent au loin. Les troupes américaines progressent lentement à l'horizon. Panique dans le camp. La musique devient de plus en plus forte au fur et à mesure que l'armée approche. Et c'est un déchaînement de violence qui s'abat sur la tribu. Hommes, femmes, enfants... personne n'est épargné. C'est un massacre. Cela ne vous rappelle rien ? La séquence de l'attaque du village vietnamien par les hélicoptères de l'Oncle Sam dans Apocalypse Now. Il se pourrait que Francis Ford Coppola se soit inspiré de la séquence de Little Big Man pour construire le moment fort de son film.
Travis Bickle et Anderton
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