Artiste : Silhouette filiforme, yeux bleus perçants... Peter O'Toole a traversé le grand écran avec une dégaine et un regard. Il est mort aujourd'hui, à 81 ans. L'incarnation du flegme britannique était irlandais. L'homme avait annoncé sa retraite en juillet 2012, avec sa classe habituelle : "Il est temps pour moi de jeter l'éponge. De m'éloigner de la scène et du cinéma. Je n'ai plus le coeur pour faire cela, ça ne reviendra pas (...) Ma vie professionnelle d'acteur, à l'écran et sur scène, m'a apporté le soutien du public, l'épanouissement émotionnel et le confort matériel. Il m'a amené au contact de gens merveilleux, de bons compagnons avec qui j'ai partagé le lot inévitable qui échoit à tous les acteurs: les flops et les succès (...) Je crois que chacun doit décider de lui-même quand il est temps de s'arrêter. C'est pourquoi je dis adieu à la profession, les yeux secs et avec une profonde gratitude".
Les rôles marquants, pour moi et beaucoup d'autres, ce sont ceux de Lord Jim (1965), Quoi de neuf, Pussycat ? (What's New, Pussycat ?, 1965), Casino Royale (1967), La Nuit des généraux (The Night Of The Generals, 1967), La Guerre de Murphy (1971) ou de la série Masada (1981). L'homme avait été plus discret ces dernières années mais Troie (2004) et Ratatouille (2007) l'avait rappelé à notre bon souvenir, après un Oscar d'honneur en 2003.
Mais surtout, surtout, malgré sa grande carrière sur les planches, à la télévision et au cinéma, Peter O'Toole a été marqué à vie par un rôle : celui de Lawrence d'Arabie (1962). Un rôle qui lui a collé à la peau comme le sable du désert. Un rôle qu'il a essayé de faire oublier. En vain. Car son interprétation est aussi immense que les étendues d'Arabie. Et le film est juste un chef-d'oeuvre dont on ne peut se lasser. Adieu Peter, adieu Lawrence.
Anderton
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