Buzz : Allez, avant le traditionnel Top 2013, petit parcours parfaitement subjectif sur neuf films ou événements de 2013 : découvertes, confirmations, surprises, oublis réparés…. Panier subjectif !
Michael Cimino : une année qui commence par la projection de Heavens’ Gate en présence du réalisateur et s’achève sur celle de The Deer Hunter, avec entre-temps, la publication d’un ouvrage indispensable de JB. Thoret consacré au cinéaste, sans compter l’édition magistrale DVD-BR du chef d’œuvre maudit de Cimino, n’en jetez plus…. ! 2014 risque de paraître bien terne, côté Hollywood…
Mishima : stupéfait par la beauté incandescente du film de Paul Schrader (1985), découvert dans une très belle édition WildSide. Peut-être un modèle de biopic qui mêle avec une étonnante fluidité éléments biographiques et extraits de son œuvre littéraire. Le tout reconstitué avec les artifices et la théâtralité inhérentes à l’œuvre de l’écrivain. Musique de Philip Glass, lumière de John Bailey.
Jacques Demy : parce que la rétrospective et l’exposition à la Cinémathèque consacrées au cinéaste ont montré combien l’influence du bonhomme reste majeure sur tout un pan du cinéma français. Et ce, bien que sa filmographie comporte des sommets bouleversants – Les parapluies, Les Demoiselles – des pépites encore méconnues – Model Shop, Baie des Anges – et des nanars indiscutables – Parking, Lady Oscar.
Chinatown : “Forget it, Jake, it’s Chinatown…”. Bah oui, je n’avais jamais vu jusque-là ce chef-d’œuvre. Qui rassemble miraculeusement le temps d’un film tous ces monstres de cinéma au sommet de leur talent : Polanski à la caméra, Robert Towne au scénario, Robert Evans à la production, Nicholson, Dunaway, Huston au casting, John Alonzo à la lumière, Jerry Goldsmith à la musique…Comment ont-ils fait pour préserver chacun à ce niveau leur intégrité artistique ? Comment ont-ils fait pour s’entendre à un point tel que chacun y ait trouvé là l’écrin idéal pour que s’y déploie son talent ? Mystère…
Memories of murder : stupeur : l’aspect déceptif de Zodiac, de David Fincher, vient de ce monumental film coréen, le 2e de Bong Joon-ho. Inspirée de faits réels, l’histoire s’écoule sur plusieurs années et suit à la trace deux policiers aux méthodes radicalement opposées sur la piste d’un serial killer. Une traque obstinée, faite de pleins et de déliés, d’intensités et d’abattements, de rage et de sourires. Où il est déjà beaucoup question de train et de nuit, de lutte des classes et de combats. Pour une vérité incertaine. Une œuvre majeure.
The Swimmer : film radical, expérimental et d'un très grand classicisme de la fin des 60's. A partir d'un pitch intriguant - un Américain (Burt Lancaster, quasiment nu du début à la fin du film) revient chez lui, de piscine en piscine - le mini road-movie se transforme en remontée dans le temps. Croisement improbable entre une Dolce Vita solaire et remake de L'Arrangement. Lu quelque part que c'était comme si Resnais avait filmé un épisode de Twilight Zone - on ne saurait mieux dire !
Fedora : Ce qui marque à la vision de ce quasi chef-d'œuvre, c'est le style Billy Wilder : ironique, mordant, amoureux, respectueux. Alors que les "barbus", comme le cinéaste appelait Spielberg, Lucas, Coppola et consorts, venaient de prendre les commandes de Hollywood, le vieux maître se retrouve de nouveau exilé en Europe. Pour livrer non une œuvre testamentaire ou crépusculaire, mais une sorte de version upgradée de Sunset Boulevard. Bouleversant, mordant, gracieux.
Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert : petit clin d’œil à une émission de radio consacrée au cinéma, un peu foutraque dans sa ligne éditoriale pas toujours très claire, mais toujours passionnante. Où converser pendant une heure sur Hal Ashby, Alain Delon, Coppola, Milius, King Vidor, Aldrich ou Pialat et Ozu ? A écouter et podcaster sans modération. Le vendredi, de 20h à 21h, sur France Inter, par Jean-Baptiste Thoret et Stéphane Bou.
Travis Bickle
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