En DVD et Blu-ray : Nous avons dit tout le bien que nous pensions de Fedora (lire Fedora : monstres au soleil), ressorti en salles l’été dernier. 35 ans après sa sortie, voici l’avant-dernier-film du grand Billy Wilder qui bénéficie d’une édition DVD-Br signée Carlotta de toute beauté. Et qui permet entre autres à l’image de Gerry Fisher de retrouver tout son éclat hollywoodien !
Revenons sur le bonus qui accompagne cette édition : 90 minutes précieuses et précises qui reviennent sur la genèse du film, son contexte de production, le choix du casting, son tournage et sur l’après-Fedora pour Billy Wilder. On y découvre de véritables pépites :
- Tout d’abord, on y trouve des chutes de Billy Wilder in progress. Rarissimes. Accompagnées de scènes coupées au montage, dont une savoureuse entre William Holden et Mario Adorf.
- Ensuite, le témoignage de Marthe Keller. Qui, sans langue de bois, raconte à la fois les difficultés de méthode qu’elle a rencontrées avec le cinéaste, tout en se montrant admirative du bonhomme et de son œuvre. Venant après ceux de Marathon Man, Black Sunday et Bobby Deerfield, réalisés par des cinéastes formés à la télévision et férus d’improvisation, celui de Fedora lui permet d’éprouver – dans les tous les sens du terme ! - les méthodes classiques de Hollywood, très strictes, très contrôlées, très rigides. Et l’actrice de raconter comment en plein tournage, son compagnon d’alors, Al Pacino, s’était montré complètement dérouté et incapable de l’aider. Et l’actrice d’appeler Lee Strasberg, le pape de l’Actor’s Studio, pour la conseiller sur ce qu’elle devait faire !
- Autre témoignage, poignant, celui de Michael York. Complètement défiguré par la maladie rare qui le frappe depuis quelques mois, l’acteur britannique raconte avec gourmandise combien sa rencontre, même aussi fortuite, avec le cinéaste de Sunset Boulevard l’a marqué.
- Enfin, le producteur exécutif Harold Nebenzal revient sur tous les aspects pratiques du tournage, et raconte quelques anecdotes savoureuses sur le personnage Billy Wilder. Le plus intéressant demeurant sur le changement d’époque auquel a dû s’adapter le cinéaste, contre son gré. Soutenu auparavant par les grands studios, Billy Wilder a dû s’exiler pour trouver le financement de son film en Allemagne, le tourner en France, Grèce et Allemagne, et dans les studios de la Bavaria à Munich – bref, des méthodes proches du cinéma indépendant ! Et de raconter combien le film avait été un gros succès critique en France, et un gros échec critique aux Etats-Unis et en Allemagne.
- Enfin, le grand chef opérateur Gerry Fisher explique en quoi Fedora s’inscrit dans le prolongement plastique de Sunset Boulevard. Et évoque les partis pris du cinéaste en matière d’éclairage.
Un bonus aussi passionnant que le film, donc, et dans lequel on retrouve également les témoignages du comédien Mario Adorf et celui de Paul Diamond, le fils du scénariste et complice de Billy Wilder, I.A.L. Diamond. Paul Diamond nous explique en quoi Fedora tient une place à part dans leur collaboration commune.
Travis Bickle
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