lundi 9 octobre 2017

Jean Rochefort en 13 films cultes - VIDEOS

Artistes : Jean Rochefort s'est éteint à l'âge de 87 ans. Cela nous en fiche un coup. Rochefort, c'était une élégance, une forme de dandysme enjoué et faussement détaché qui voulait faire oublier un gros travail d'acteur, appris à la dure, sur les bancs du conservatoire aux côtés des Belmondo, Marielle, Rich et compagnie. C'était une voix chaude, un moustache bien entretenue et un rire sonore, entre brame et bégaiement. Retour tout personnel sur une riche carrière cinématographique.



Les Tribulations d'un Chinois en Chine (1965) - Philippe de Broca
J'aurais pu citer Cartouche (1962), du même de Broca, avec Jean-Paul Belmondo, mais j'ai un faible pour cette adaptation tintinesque du roman de Jules Verne. Rochefort incarne Léon, le majordome du riche héritier atteint d'ennui mortifère que joue Bébel. Ensemble, avec des tueurs aux trousses, l'un virevolte, et l'autre suit tant bien que mal, en essayant de garder son flegme. Répliques qui tuent alors que le duo est suspendu au-dessus du vide : - Monsieur, mon cœur lâche ! - Serrez les fesses.
 

 
Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972) et Le Retour du grand blond (1974) - Yves Robert
Rochefort en fumier de l'espionnage, j'ai nommé le capitaine Toulouse. Jamais il ne cherche à rendre sympathique son personnage alors que son "ennemi" Bernard Milan (Bernard Blier) et sa "créature" François Perrin (Pierre Richard) provoquent les rires.
 

 
Comment réussir quand on est con et pleurnichard (1974) - Michel Audiard
Rôle à contre-emploi. Rochefort enfile la robe de chambre élimée de Foisnard, un loser intégral, aussi nul au piano qu'au pieu. Et c'est ça qui excite Jane Birkin. Quand il sort une belle mélodie, la belle Melody Nelson de Gainsbarre menace de le quitter. Foisnard s'humilie à quémander une seconde chance pour prouver qu'il est bien un tocard ! Un grand film d'Audiard avec Jean Carmet pleurnichard et Jean-Pierre Marielle qui récite du Baudelaire déguisé en femme.
 

 
Que la fête commence (1975) - Bertrand Tavernier
L'abbé Dubois n'est pas le dernier à sortir son goupillon quand la gente dame approche. Rochefort interprète un arriviste sans scrupules, aussi peu chrétien que jouisseur impénitent, dans ce drame historique qui se tient pendant la régence, au XVIIIe siècle. Rochefort est odieux et Dieu que c'est bon.
 

 
Un Eléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977) - Yves Robert
Deux films cultes sur l'amitié, la crise de la quarantaine, l'amour, la vie qui passe... Deux films de troupe dont le narrateur est Etienne Dorsay, le cadre qui part gentiment en vrille, épaulé par ses potes.
 

 
Le Crabe-tambour (1977) - Pierre Schoendoerffer
Il me reste peu de souvenirs de ce beau film sur un capitaine atteint d'un cancer qui ressasse les siens, de souvenirs. Rochefort tout en sobriété, regard grave face à l'océan déchaîné.
 

 
Le Cavaleur (1978) - Philippe de Broca
Rochefort joue encore un pianiste ("Joue avec tes mains, pas avec ton cœur", balance-t-il à un élève), séducteur invétéré, infidèle envers toutes et tous. Une comédie enlevée et empreinte de mélancolie comme seul de Broca savait en faire.
 

 
Tandem (1987) - Patrice Leconte
Michel Mortez est un animateur de radio ringard qui se la joue rock star, et dont l'émission est supprimée alors qu'il est sur la route. Mais son adjoint, Rivetot (Gérard Jugnot), lui cache la nouvelle. Roadtrip crépusculaire avec Richard Cocciante en fond sonore. Poignant.
 

 
Le mari de la coiffeuse (1990) - Patrice Leconte
Encore un personnage haut et en couleurs, un coiffeur éperdument amoureux de sa sublime jeune femme. Rochefort livre un grand numéro d'acteur. A l'italienne.
 

 
Cible émouvante (1993) - Pierre Salvadori
Pour jouer un vieux tueur à gages qui prend un jeunot sous son aile, Rochefort revient à plus de sobriété. En mode clown blanc. L'émotion dans le regard, le flingue à la main.
 

 
The Man who killed Don Quixote (2001) - Terry Gilliam
Le film maudit (un de plus) de Terry Gilliam. Marqué par l'état de son cheval (affamé pour les besoins du tournage), le comédien enchaîne une infection de la prostate et une hernie discale qui l'empêchent de tenir son rôle. Un documentaire sur le tournage, Lost in La Mancha, relatera le désastre.
 

 
 
Evidemment, comme je l'ai indiqué, il ne s'agit que d'une liste toute personnelle. J'aurais pu parler de Calmos, Ridicule, Les Grands Ducs, Angélique, Frankenstein 90 et de bien d'autres films, même si j'avoue moins connaître la fin de carrière de Jean Rochefort. Un grand Monsieur s'en est allé.
 
Anderton
 

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