lundi 3 novembre 2014

Samba : cinq bonnes raisons d'aller voir le nouveau Toledano-Nakache


En salles : A l’affiche en ce moment, on peut voir Samba, le nouveau film du duo Eric Toledano - Olivier Nakache après l’immense succès d’Intouchables, deuxième plus grand nombre d’entrées en France, avec 19,44 millions (derrière Bienvenue chez les ch’tis, qui était quand même nettement moins bien). Voici cinq bonnes raisons d'aller découvrir Samba.


1) Un sujet fort
Rendons leur hommage : après le carton monumental d’Intouchables, les deux réalisateurs auraient pu décider de se reposer sur leurs lauriers. En faisant, par exemple, un Intouchables II. Et bien non, ils prennent un risque, un vrai, en décidant de parler des sans-papiers, un sujet auquel on préfère souvent ne pas penser. A un moment où tout le monde les attend, ils sortent un film engagé, qui dit des choses justes sur la condition des sans-papiers en France. C’est courageux, et disons-le, assez admirable, même. Respect.

2) Un duo qui emballe
Même si je le trouve un poil discret, Omar Sy fait passer un truc, à l’écran. Ce petit quelque chose en plus, Omar il l’a. C’est un peu comme un vieux pote qu’on est toujours content de retrouver, lui et son sourire XXL. Souhaitons qu’il n’aille pas s’enfermer dans des rôles mineurs à Hollywood. Charlotte Gainsbourg, elle, est parfaite dans son rôle de cadre sup post burn out, qui tombe amoureuse de Samba. Cernée, déprimée, en colère, elle conserve toujours une élégance et un charme incomparable. 

3) Une bande-son qui fait mouche
Presque un sans-faute ! En plus des morceaux composés pour le film par Ludovico Einaudi (déjà aux manettes sur Intouchables, et dont on reconnaît le style), très réussis, le film frappe fort sur ces morceaux annexes ! Tous les styles y passent, et à chaque, fois, la bande son fait mouche : samba, forcément, avec Jorge Ben (take it easy my brother Charles), gros classique funk avec le Stomp de The Brothers Johnson, soul seventeen avec Stevie Wonder et Syreeta Wright (to know you is to love you), et reggae, avec le sublime Waiting in vain du roi Marley, qui nous rappelle qu’on ferait bien de ressortir nos vieux CD de Bob, qui sont bien mieux que de simples souvenirs d’adolescence enfumée. Quant au Palco de Gilberto Gil, c’est toujours aussi jubilatoire ! Todo bem ! 

4) Le ton juste
Difficile de faire une comédie sur un sujet aussi lourd. Samba s’en sort plutôt bien à cet égard : on sourit beaucoup, on rit aussi, de temps en temps. Mais on n’occulte jamais la difficulté extrême de la vie des sans-papiers : toujours aux aguets, dans le stress d’un contrôle d’identité anodin, qui pourra avoir des conséquences terribles. A la merci de tous : entreprises du bâtiment ou de sécurité, petits délinquants… La fragilité des sans-papiers en fait des cibles faciles, que beaucoup exploitent sans aucun scrupule. 

5) Des dialogues percutants
C’était clairement un des grands atouts d’Intouchables ("Pas de bras, pas de chocolat"). Dans Samba, malgré quelques répliques convenues, les dialogues sont également plutôt bien écrits, percutants, et souvent drôles. Globalement une réussite.

Fred Fenster 

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