dimanche 16 novembre 2014

Edition vidéo indépendante : sus à la morosité !


Buzz : Samedi 15 novembre, direction Le Point Ephémère pour faire... un point sur l'édition vidéo indépendante, dans le cadre des Rencontres de l'édition vidéo indépendante (Revi) qui se tiennent jusqu'à ce soir dimanche. Contexte économique, vitalité éditoriale, réglementation française, scoop sur de prochains titres, Jean-Pierre Jeunet, Frears, Ang Lee, Criterion... En vrac, le résumé de la journée.

Vitalité éditoriale

Passons vite sur un contexte économique morose, côté offre comme demande, pour nous concentrer sur l'essentiel : la vitalité éditoriale du marché. Il suffisait de parcourir les stands de Blaq Out, Carlotta, Potemkine, La Vie est belle ou KMBO pour s'en rendre compte : Bruno Dumont, André Delvaux, Werner Herzog, Bernardo Bertolucci, Ira Sachs ou Harold Loyd, autant de cinéastes ou titres difficilement accessibles ailleurs qu'auprès de l'éditeur, et concentrés ici. Et même d'effectuer quelques découvertes : Joseph Morder, totalement négligé pour ma part, et finement conseillé par son éditeur La Vie est belle...

Autre temps fort de l'après-midi : une table ronde sur l'édition, de l'acquisition à l'éditorialisation. Occasion de réunir sur un même plateau, autour de Serge Siritzky d'Ecran Total, des spécialistes – Philippe Rouyer, de Positif – des éditeurs exigeants – Benoît Dalle, de Potemkine – des éditeurs-distributeurs - Jérôme Soulet, de Gaumont – et des acquéreurs de droits – l'ex-journaliste de Mad Movies, Marc Toulec. 

Les aficionados ne suffisent plus

Après avoir dessiné le panorama de l'édition DVD-Blu-ray en France et aux US, et celui de ses principaux acteurs, plusieurs intervenants ont avoué leur grand désarroi face à un marché qui ne peut plus laisser de place aux films de genre, notamment, faute de combattants et d'acheteurs suffisants : "Les aficionados ne suffisent plus", déplore Marc Toulec. Conséquence : l'émergence du direct to VOD, nouveau cimetière des éléphants pour les titres qui n'auront pas connu d'autre exploitation.

Prix : si on prenait exemple sur l'Allemagne ?

Autre point abordé : la politique commerciale du DVD-BR en France. Jugée totalement absurde par Jérôme Soulet (Gaumont), et à rebours de ce qui se pratique en Allemagne, où les prix des DVD-BR sont très compétitifs lors de leur lancement, avant d'être augmentés progressivement. Petit aveu intéressant de la part du producteur-distributeur : celui d'avoir manqué le coche du magasin physique pour pouvoir mettre en avant sa production éditoriale. Une piste à creuser ?

Si tous ont reconnu le travail d'un éditeur comme Criterion – d'une puissance de frappe telle que, par exemple, le distributeur de Wes Anderon lui passe commande de l'édition des DVD-BR  des films du réalisateur, un peu comme si chez nous UGC demandait à Carlotta de s'occuper de l'édition DVD-BR des films de Jacques Audiard ! - une petite passe d'armes a opposé les participants quant à la qualité technique des copies Criterion, trop proches des standards des TV américaines, donc avec un rendu un peu métallique pour nos standards européens.

Frears, Ang Lee et King Hu dans les starting blocks

Enfin, au rayon info, on est très heureux d'avoir appris la future édition de My beautiful laundrette en DVD-BR, le succès de l'édition DVD-BR du dernier Jeunet L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux TS. Pivet (édition que nous avions chroniquée) - en raison de bonus de qualité, conçus par Jeunet lui-même et mis sur le marché au rythme qui lui convenait, indépendamment du strict respect de la chronologie des médias) qui a essuyé artistiquement son échec commercial en salles -, et qu'on aura droit prochainement à des éditions DVD-BR des premiers Ang Lee (Sucré salé) et de A touch of zen, le film culte de King Hu. petite bémol : l'aveu par Potemkine de l'échec commercial de son coffret intégral consacré à Rohmer. Malgré tout, belle unanimité à reconnaître que la France est l'un des derniers pays où l'on apprécie l'activité éditoriale ! 

Travis Bickle


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