Artistes : Dernière partie de notre rétrospective en vidéos consacrée à Jean-Paul Belmondo. Fraîchement auréolé d'un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à la Mostra 2016, l'acteur a joué dans beaucoup de chefs-d'oeuvre... mais aussi quelques nanars.
PEPITES
Classes tous risques (1959) de Claude Sautet. Face à Lino Ventura,
Belmondo impose son personnage d’homme de main, fiable et régi par un code
d’honneur. Il y fait montre d’un registre inattendu, après son triomphe
critique dans A bout de souffle. Dommage qu’il n’ait pas intégré la bande à
Sautet, avec Montand, Piccoli, Reggiani : il y avait toute sa place !
Le Voleur (1966) de Louis Malle. Adaptation du roman de l'anarchiste du
début du siècle Georges Darien, Le
Voleur se veut une charge à
l'encontre de la bourgeoisie et de ses codes. De l’aveu même du cinéaste, il
s'est pleinement identifié au personnage principal incarné par Jean-Paul
Belmondo. Au point d’ajouter qu’il s’agit alors de son film le plus
autobiographique. C’est surtout pour Louis Malle l’occasion d’offrir à
Jean-Paul Belmondo un rôle d’envergure, après avoir regretté de ne pas lui
avoir attribué le rôle principal d’Ascenseur pour l’échafaud.
L’Homme de Rio (1964), de Philippe de Broca. Le film le plus
populaire de l’acteur avec le réalisateur. Sorte d’adaptation ciné déguisée de
Tintin, le film est un extraordinaire succès populaire. Qui permet à Bebel
d’entrer dans la mythologie française. Et de peaufiner son personnage cavalant
et survolté.
Tribulations d’un Chinois en Chine (1966), Le Magnifique (1973), L’Incorrigible
(1975). Petits bijoux de fantaisie et de mélancolie signés De Broca. Avec le
temps, c’est sans doute le réalisateur qui a su le mieux valoriser tout le
potentiel fantasque et exubérant de l’acteur. Une association magique, dont on
regrette qu’elle ne se soit pas renouvelée au cours des années 80.
Un homme qui me plaît (1969), Itinéraire
d’un enfant gâté (1988). Deux incursions réussies dans l’univers de Claude
Lelouch, l’une version Un homme et une
femme, version US ; l’autre, version Toute une vie, réadaptée aux années Tapie. Belmondo y excelle, en
toute liberté. César pour Bebel en 1988, qu’il refuse de venir chercher.
L’Héritier (1972) de Philippe Labro. Efficacité à l’américaine pour
ce portrait d’un industriel de la presse, persona non grata dans le milieu des
affaires. Avec pour modèles principaux Sydney Pollack et Costa Gavras, Philippe
Labro s’en sort bien, avec la complicité de Belmondo. Ce qui ne sera pas le cas
de leur collaboration suivante, L’Alpagueur…
Le Corps de mon ennemi (1977). Septième et avant-dernière
collaboration avec Henri Verneuil. Sorte de revenge movie psychologique dans
les corons et l’industrie sucrière du Nord, sur de magnifiques dialogues
dépressifs d’Audiard, Le Corps de mon ennemi reste une curiosité dans sa
filmographie, à l’instar du Professeur
dans celle de Delon. Si Verneuil s’en tire très bien, on aurait rêvé de voir
Chabrol aux manettes du film.
Peut-être (1997) de Cédric Klapisch. Fable SF dans laquelle il joue
le rôle du fils de... Romain Duris. A redécouvrir.
NANARS
Moderato Cantabile (1960, de Peter Brook, d’après un scénario de
Marguerite Duras, avec Jeanne Moreau. Peut-être son plus gros miscasting ?
L’inconnu dans la maison (1992), de Georges Lautner. Sur le papier,
on pouvait y croire : adaptation de Georges Simenon, remake du classique
d’Henri Decoin, reprise par Bebel d’un rôle à composition d’un avocat
alcoolique, jadis tenu par Raimu…Mais hélas, échec sur toute la ligne.
Les Misérables (1995), de Claude Lelouch. Affreuse transposition du
monument de Hugo au XXe siècle, sur musique de Patricia Kaas. Lelouch pas à son
meilleur. Reste la composition d’Annie Girardot, récompensée par un César en
1996.
Amazone (2004), de Philippe de Broca. Malgré la reformation de
la dream team de L’Homme de Rio et du Magnifique, l’esprit n’y est plus. Les
héros sont fatigués, le public aussi.
Un homme et son chien (2007), de Francis Huster. C’est hélas son
dernier film, sorte de remake du chef d’œuvre de Vittorio de Sica, Umberto D. Gênant, le mot n’est pas trop
fort.
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