lundi 5 septembre 2016

Triple 9 : un polar sombre et sauvage

En DVD et Blu-ray : Cela arrive souvent qu'un film ne corresponde pas à la bande-annonce qu'on a vue quelques mois plus tôt. Et forcément, on est déçu. Sorti en vidéo cet été, Triple 9 est assez éloigné du trailer explosif qui avait emballé les internautes. Et pourtant, quelle claque !



Que nous promettait le fameux trailer ? Un thriller violent, dans lequel flics et gangsters s'affrontent dans un déluge de fusillades. Images dures, effet garanti. Moi le premier, j'ai été conquis, évoquant "un  putain de choc visuel".

Or, si la force des images se retrouve bien dans le film, ce dernier n'est pas le gigantesque gunfight urbain annoncé. Certains spectateurs ont été déçus. Pas moi. John Hillcoat a signé un film noir, qui comble l'amateur de polar. Oui, la promesse de sauvagerie a été tenue. L'action ne se déroule ni à New York, ni à L.A. mais à Atlanta, et jamais la métropole du Sud-Est n'avait été présentée de manière aussi inquiétante. Flics tordus, flics ripoux, drogués, gangs, mafia... êtres maléfiques ou brisés, comme les corps de ceux qui finissent dans les coffres de voitures. Welcome to Atlant-Hell. Je reste volontairement flou sur l'histoire : moins vous en saurez, plus vous apprécierez, croyez-moi.

Au coeur des ténèbres

John Hillcoat nous plonge au coeur des ténèbres et nous tient en alerte tout le long du film. Les scènes d'action répondent à nos attentes : elles sont haletantes et le cinéaste parvient même à poser sa griffe sur des séquences classiques de braquage ou de course-poursuite.

Cette tension permanente tient également aux personnages, hyper bien construits, complètement crédibles et surtout, imprévisibles. Donc dangereux. Ils sont incarnés par un casting de haut vol, où chacun apporte sa voix particulière sans que l'ensemble en pâtisse : Casey Affleck, Chiwetel Ejiofor, Anthony Mackie, Aaron Paul, Clifton Collins Jr, Norman Reedus, Gal Gadot, Woody Harrelson, Kate Winslet (à contre-emploi) et Teresa Palmer. Triple 9, un film chorale, oui.  

TF1 Vidéo nous offre une belle édition : le transfert permet d'apprécier les nuances et détails des nombreuses scènes nocturnes. En bonus, seulement deux courtes featurettes. Pour autant, les acteurs semblent sincères lorsqu'ils évoquent leur intérêt pour le film. Leur plaisir à y prendre part et à jouer ensemble se retrouve à l'écran. Un putain de bon film, je vous dis.

Anderton 


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