Artistes : A l'occasion du Prix Lumière 2016 attribué à Catherine Deneuve par le Festival Lumière, Cineblogywood s'intéresse aux films moins connus de l'actrice française. On le savait depuis Bunuel et Polanski, celle-ci se glisse avec une facilité déconcertante dans les univers les moins policés et les plus inattendus. Plus surprenant encore : elle s’est laissé au moins à trois reprises guider dans des univers aux limites de l’avant-garde.
Ecoute voir (1978), de Hugo Santiago. Chandler revu et corrigé par Borges. Tout y est faux, simuklacre, faux semblants, à l’image du titre. Et Catherine Deneuve, dans le rôle d’un privé au féminin, s’insère avec grâce dans ce puzzle énigmatique et mystérieux, typique de l’univers de son réalisateur, le Franco-Argentin Hugo Santiago.
Le Vent de la nuit (2000), de Philippe Garrel. Ou le goût du grand écart ! En même temps que sortait la comédie mainstream Belle Maman, on découvrait la même Catherine Deneuve dans l’univers âpre, poétique et déchiré de Philippe Garrel, dans un de ses plus beaux films. Face à Xavier Beauvois et Daniel Duval, deux hommes qui ne savent ni vivre, ni aimer, déambulant en Porsche rouge, Deneuve joue sans fard, sans retenue, celle qui est revenue de tout. Dans un jeu tout en nuances, et sans truquages. Magnifique.
Je veux voir (2008), de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas. Dans son propre rôle, Catherine Deneuve déambule au Liban, en compagnie d’un acteur qui lui fait découvrir le village de son enfance, détruit pendant le conflit avec le Hezbollah. A mi-chemin entre le road-movie et l’essai, Je veux voir est une expérience unique dans la carrière de l’actrice : brève, intense, expérimentale. Avec humour et courage.
Travis Bickle
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