En DVD et Blu-ray : 20 000 Lieues sous les mers, Le Voyage Fantastique, Les Vikings, c’est lui. Soleil Vert, L’Etrangleur de Boston, c’est encore lui : Richard Fleischer. Et pourtant, force est de reconnaître qu’il reste, sinon méconnu, mais sous-estimé.
Véritable autodidacte du cinéma, virtuose de la caméra, à l’aise aussi bien dans le polar, la SF, le film de guerre ou le film d’aventures, Richard Fleischer, à l’instar d’un Robert Wise, ne bénéficie pas de la même aura qu’un Richard Brooks ou un Sydney Lumet. Avec le coffret que lui consacre Carlotta, il est temps de remettre à la juste place ce cinéaste discret et virtuose, honnête et rageur, à la fin de carrière, il est vrai, désastreuse (Amityville 3D, Conan le destructeur, Kalidor…).
A la place des plus grands
Dans ledit coffret, pas les plus connus de ses films, mais sûrement les plus brillants de par leur mise en scène : Terreur aveugle (1971), le moins connu, un slasher qui met aux prises une Mia Farrow aveugle avec un tueur, dans un manoir britannique, pur objet de mise en scène, qui ressemble à du Brain de Palma avant l’heure ; L’Etrangleur de Rillington Place (1971), autre incursion du cinéaste américain dans les arcanes de la perfide Albion, sur les agissements véridiques d’une sorte de Landru londonien, dans le cadre de l’après-Seconde guerre mondiale ; enfin, son chef-d’œuvre, le séminal Les Flics ne dorment pas la nuit (1972), chronique désabusée et mélancolique sur les heurs et malheurs d’un jeune flic qui intègre les équipes de Los Angeles. Trois films réalisés de main de maître, dans des styles totalement différents, mais qui permettent de remettre Richard Fleischer à la place des plus grands. D’autant que les films sont accompagnés de commentaires passionnés et passionnants de trois cinéastes francophones, qui déclarent leur flamme au cinéaste : Christophe Gans, Nicolas Saada et Fabrice du Welz. A noter également la sortie chez Wild Side du coffret collector Mr Majestyk (1975), autre bonne série B du cinéaste.
Ni auteur consacré, ni petit maître
En attendant de revenir prochainement sur chacun de ces trois films, et la carrière de Richard Fleischer, laissons le soin à Michel Ciment le mot de la fin, via un chapitre qu’il consacra au cinéaste en 2006 dans Les Conquérants du Nouveau Monde (Folio) : "Ni auteur consacré ni petit maître, Richard Fleischer a toujours eu un statut ambigu – quand il n’a pas été tout simplement oublié (...). Si un metteur en scène doit être jugé non comme un élève soumis au contrôle continu, mais sur l’ampleur de ses réussites, nul doute que Richard Fleischer, homme modeste et discret, ne s’impose comme un maître dans son art".
Travis Bickle
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