En DVD (avril) : Les mains moites et la gorge sèche, je débarque à la présentation de la dernière production Marc Dorcel avec un peu d'appréhension (l'excitation du vice, les frontières de l’interdit ?).
Rassuré puisque je me trouve en compagnie de la presse traditionnelle, donc en terrain connu, je m'installe confortablement dans la salle de projection en écoutant babiller les actrices Nina Roberts et Suzie Carina...
L'heure approche : le réalisateur Hervé Bodilis se lève, nous adresse quelques mots d'encouragement et la projection d'un montage de 20 minutes (le film fait 2h30) de Casino-No Limit débute.
Bave et pleurs
Lorsque les lumières se rallument, mon voisin de droite est prostré dans son fauteuil, l'œil vitreux et la bave aux lèvres : il gémit. Mon voisin de gauche pleure doucement, songeant sans doute à la misère sexuelle de son ménage.
Le moins qu'on puisse dire est que VMD ne nous a pas ménagé : la dernière scène ne coupe pas que le souffle de Mélissa Lauren, la prêtresse du Dirty Love. Il faut donc quelques minutes pour que les spectateurs reprennent leurs esprits et adoptent l'attitude décontractée qui convient à une petite sauterie dans le X.
Difficile cependant de paraître blasé après les terribles coups de reins de Nacho Vidal : cet homme-là est fiché au FBI, il a une arme de destruction massive dans le slip.
Dorcel Girls
Le reste de la soirée se passe à tenter d’en savoir un plus sur l’industrie qui fait bander le monde (le film sera distribué dans 56 pays). Démystifier le porno est sans doute l’un des objectif de cette "première" incursion de Dorcel dans les médias traditionnels. La supériorité de leurs productions en termes de moyens, dans un univers tiré vers le bas par de nombreux acteurs indépendants, un argument de poids.
Quant aux Dorcel Girls, elles sont gentilles et à l'écoute. Yasmine, la reine du porno passée au polar, l'égérie de la société, a un parcours atypique, un sourire enchanteur et une robe de créateur. On en oublierait presque que c'est une avant-première pour adultes avertis et consentants. N'en reste pas moins qu'on a envie de gratter le vernis du professionnalisme pour voir ce qui se cache réellement derrière.
Même si la responsabilité individuelle de chacun (producteurs, réalisateurs, actrices, spectateurs) est invoqué lorsqu'on aborde des questions morales, il subsiste toujours des problématiques d'exposition non contrôlée, d'addiction, de dignité humaine... Dont l'importance tend à diminuer devant une coupe de champagne et un petit four appétissant.
BONUS : Yasmine nous a fait le plaisir d'enregistrer un petit message à l'attention des lecteurs et lectrices de CinéBlogywood. C'est à voir ci-dessous et dans notre playlist Wat. Enjoy (oh oui, enjoy) !
Sentenza