En salles : Tradition oblige, entre les deux réveillons, voici mon Top 10 des films sortis en 2016. Soit quatre films américains, un coréen, un chinois, un français, un espagnol, un brésilien et un roumain.
Carol (Todd Haynes)
Le plus beau coup de foudre de l’histoire du cinéma, pas moins. Echanges de regards, transfigurés par une caméra sinueuse et cajoleuse, pour une romance hors normes dans l’Amérique puritaine des années 50. Cate Blanchett et Rooney Mara au firmament de leur beauté. Todd Haynes définitivement l’héritier de Douglas Sirk.
The Assassin (Hou Hsiao Hsien)
Oui, plusieurs visions sont nécessaires pour s’imprégner de la beauté de The Assassin. Se défaire de ses a priori, se laisser porter par un univers sensoriel inouï, contempler à satiété la beauté suffocante des images de Mark Lee Ping-Bing, se laisser envoûter par la partition sonore de Lim Giong, se laisser éblouir par la beauté hiératique de Shu Qi.
Les Ogres (Léa Fehner)
Une bourrasque, - pas d’autres mots pour définir ces Ogres, fresque atypique, généreuse, débordante, enflammée. Car depuis combien de temps avait-on vu un film français aussi puissant et débridé ?
Aquarius (Kleber Mendonça Filho)
Au croisement de l’intime et du collectif, un magnifique portrait de femme, une ode à la liberté et à la résistance face aux dérives du capitalisme, une captivante immersion sonore et visuelle dans le Brésil de Recife.
Baccalauréat (Cristian Mungiu)
Produit par les frères Dardenne, le 5e film du cinéaste roumain, lauréat de la Palme d’or pour Quatre mois, deux jours, trois nuits, impressionne par sa vigueur narrative, la dextérité de sa mise en scène et la finesse de son analyse. Et livre en creux aussi bien un portrait désespérant de la Roumanie actuelle qu’une peinture bouleversante des rapports père-fille.
Manchester by the sea (Kenneth Lonergan)
Produit par Matt Damon, le 3e film du dramaturge Kenneth Lonergan prouve qu’il est encore possible à Hollywood de proposer une alternative aux films de super-héros et aux franchises interminables. En renouant avec l’intime et les émotions contenues, il fait le pont entre Bob Rafelson et James Gray. Et donne l’occasion à Casey Affleck d’imposer définitivement son style de jeu.
Julieta (Pedro Almodovar)
Le plus beau plan de l’année ? Le temps d’une séance de séchage de cheveux, deux actrices s’échangent le même rôle, pour signifier le poids du temps qui passe, des remords et des chagrins. Bouleversante confession, magnifiée par un récit à tiroirs entre passé et présent, Madrid et le pays basque, pour un retour en force du maestro espagnol.
Avé César ! (Coen bros)
Entre satire et nostalgie, Ave Cesar n’a pas convaincu les foules, et c’est dommage. C’est l’un des films les plus brillants des Coen, sorte de cocidille à Barton Fink, sur un mode goguenard et nostalgique. Les acteurs y sont épatants. 100% plaisir.
The Strangers (Na Hong Jin)
The Strangers a tout pour devenir un pur chef d’œuvre de genre(s), un objet unique qui mériterait plusieurs visions pour tenter d’en extirper tous les mystères et toutes les beautés. Une réponse ambigüe à cet autre master piece du polar coréen, J’ai rencontré le diable.
Premier contact (Denis Villeneuve)
Imaginez Rencontres du troisième type filmé par Terrence Malick, et vous aurez une idée du dernier opus du prodige canadien. Surprenant, bouleversant, entre tragédie intime et cataclysme potentiel, le film constitue une nouvelle pierre à l’édifice de la SF. Loin du maniérisme et du pompier qui plombaient Interstellar. Prodigieux.
Travis Bickle
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