A lire : Ce sont les dernières heures d'un écorché vif que raconte Enguerrand Guépy dans Un Fauve, publié aux Editions du Rocher Celles de Patrick Dewaere, acteur génial et incompris, homme en souffrance. Un félin blessé qui ne croit plus à la vie.
Le nom de l'acteur n'est jamais cité dans le roman. Il est juste appelé le fauve. Un animal dont les muscles et le cerveau sont en mouvement perpétuel. Il cogite et s'agite tout à la fois. Ressasse ses échecs professionnels, familiaux et sentimentaux. Tourne en rond comme un tigre en cage. Se demandant pourquoi le Gros lui vole la vedette, et Mich lui pique sa compagne. On comprend que le premier, c'est Depardieu et le second, Coluche. Deux potes... Voilà le fauve abandonné par celle qu'il aime, à la veille de commencer un tournage. Pas n'importe lequel : celui d'un film dans lequel il place tous ses espoirs. Celui qui va enfin le montrer comme le grand acteur qu'il est. Et pour incarner une idole, Marcel Cerdan ! Finis les rôles de loser, dans l'ombre du Gros.
Pour se mettre dans la peau du champion de boxe, le fauve s'est entraîné dur. Il a laissé tomber la dope. Claude, le réalisateur, en est troublé tandis que sa partenaire à l'écran, Evelyne, est impressionnée. presque apeurée. Mais Edith & Marcel ne se fera pas avec Dewaere. Lelouch et Bouix remettront leur projet à plus tard. Car le fauve n'a pas supporté d'être abandonné. Par sa mère, par sa compagne, par ses amis, par les médias, par les gens du métier, par le public...
Enguerrand Guépy signe un ouvrage prenant dans lequel il parvient à nous faire entrer dans la tête malade d'une légende malheureuse. Il distille une tension qui oppresse le lecteur. On souffle et on souffre avec l'acteur. On assiste à sa chute progressive. Inéluctable. Que c'est fort. Que c'est triste.
La dernière interview de Patrick Dewaere, quelques jours avant sa mort :
Anderton
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