mardi 28 mai 2013

Django Unchained : un coup de fouet au western



En DVD et Blu-ray : Normalement, si tu lis ce blog et que tu es cinéphile, il y a de forte chance que tu sois fan de Quentin Tarantino et que tu aies acheté Django Unchained en Blu-ray ou DVD. Peut-être hésites-tu encore ? Tu as du mal avec l'univers du cinéaste ?


Copieur ? Pilleur ? Que nenni ! QT es un amoureux du ciné, un passionné des films de genre et quand il leur rend hommage, c'est avec un savant mélange de respect et d'irrévérence, plus une bonne dose d'inventivité. C'est le cas pour Django Unchained : on retrouve avec plaisir des situations, des plans, des références qu'on a vus ou qui nous parlent. Chacun y retrouve ses propres souvenirs cinématographiques finalement, de Django (évidemment) à L'Homme des hautes plaines (entre beaucoup d'autres), et même au-delà du western (une scène est inspirée de Taras Bulba). Tarantino rend aussi hommage à ce cinéma des années 70 jusque dans sa mise en scène, les effets de caméra (zoom/dézoom rapides), le montage, la photo...

QT style

Pas de nostalgie pour autant : sur cette base, le cinéaste apporte sa vision, son univers. Il construit ses séquences avec brio : dialogues fournis mais brillamment écrits, parfois très drôles ; suspense, moments de tension (Christoph Waltz de dos dans la bibliothèque !) avant l'explosion de violence. Graphique. Le sang gicle, bien rouge (comme dans les westerns spaghetti donc), et recouvre tout : les murs, les fleurs de coton... Elle nous saute à la gorge, cette violence, ou, au contraire, est suggérée et c'est là qu'elle est la plus insoutenable, comme pour le combat d'esclaves. Le tout sur une B.O. à l'image de QT : recyclage de musiques de films (Bacalov, Morricone, Jerry Goldsmith...) et morceaux de soul et de hip hop (Rick Ross, James Brown, John Legend...).

Ajoutez à cela, comme toujours, un casting impressionnant : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Samuel L. Jackson, Kerry Washington et une tripotée de guest stars (Don Johnson, Franco Nero...). Les acteurs sont exceptionnels et les qualificatifs élogieux que vous avez lus ici et là sont tous mérités. Enfin, mine de rien, Tarantino évoque une période sombre de notre histoire : sa représentation de l'esclavage est dure, choquante, révoltante... à l'image de l'esclavage lui-même. Il y en a peu des cinéastes capables d'aborder de tels sujets tout en proposant un vrai film de fiction sans que le mot "Message" clignote à chaque plan. Les images parlent d'elles-mêmes. Et il se paie le luxe de faire entrer un héros noir au panthéon hollywoodien qui en manque cruellement. Trop fort.

L'édition Blu-ray, édité par Sony Pictures Entertainment, est magnifique. Les bonus se concentrent sur les cascades, les décors et les costumes. Intéressants même si un entretien avec QT aurait été le bienvenu.

Anderton

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