Buzz : Comme moi, vous n'en pouvez plus de ce temps froid et pluvieux qui nous file le cafard et nous rend malades. Il y a quelques jours, j'ai lâché le morceau sur Twitter : "Je demande aux distributeurs de films de mettre fin IMMÉDIATEMENT à leur
sortilège météorologique ! C'est bon, on va y aller au cinéma !" Vous avez été quelques-uns, clairvoyants, à me retweeter. Beaucoup ont certainement souri à cette saillie rageuse en moins de 140 signes. Il n'y a pourtant rien de drôle. Je sais que les distributeurs de films en France se sont associés pour prolonger l'hiver sur l'Hexagone. J'en apporte la preuve ci-dessous, photos à l'appui !
Qui dit météo dégueulasse, dit hausse de fréquentation dans les salles obscures. C'est mathématique. Cela va bien cinq minutes de se prendre des rafales d'embruns dans le visage sur des plages désertes, ou d'avoir les pieds trempés à force d'arpenter d'humides forêts. Et les parties de scrabble sous la tente détrempée ou les reportages animaliers à la télé, un bol de Royco à la main, cela devient insupportable au bout de quatre heures. Restent donc les musées - mais le musée de la broderie, vous l'avez déjà fait six fois - et le cinéma. Comment ne pas vouloir oublier la météo morose devant un film nouveau, dans un fauteuil confortable, avec un grand paquet de popcorn sur les genoux ?
D'autant que la programmation est riche : blockbuster (Iron Man), comédies (Les Gamins, Les Profs), thrillers (Sous surveillance, Stoker), film d'animation (Les Croods), films d'auteur (Mud, The Grandmaster, L'Intervallo), film d'horreur (Evil Dead), documentaire (The Lebanese Rocket Society)... Chacun y trouvera son compte.
A qui profite le crime ? Aux distributeurs, pardi ! They are singing in the rain ! J'en ai eu la puce à l'oreille, il y a deux semaines de cela, lorsque la France a connu une vague de chaleur pendant quelques jours. Panique chez Fox, Gaumont, UGC et compagnie. La fréquentation des salles a brutalement chuté, les Français préférant s'allonger dans l'herbe autour d'un taboulé et d'une bouteille de rosé. Une cata pour le 7e art. La profession s'est alors organisée très rapidement. D'autant plus facile qu'elle a les moyens de provoquer la pluie.
Preuve n° 1 : voici reportés sur une carte de Paris les sièges des principaux distributeurs de films en France (points rouges, cliquez sur la photo pour l'agrandir). Soit de gauche à droite : Warner, SND, Gaumont et UGC à Neuilly ; Fox, Pathé, Disney, Universal, Sony et Paramount à Paris.
Maintenant relions les points rouges et tadaaaaaaaaaaaaa ! Un parapluie apparaît !
Preuve n° 2 : photo prise depuis le balcon de Gaumont. On aperçoit les locaux de l'ennemi juré UGC (encerclé en rouge).
Grâce à un programme d'agrandissement de photo développé par la Nasa, voici ce que j'ai découvert à l'intérieur !
Preuve n° 3 : Gaumont n'a pas peur d'afficher son soutien au sale temps !
Preuve n° 4 : à la suite de mon tweet accusateur, deux réactions confondantes : celle de Laurent Coët, exploitant de salles de cinéma, qui avoue que sa profession est de mêche ; et celle de Christophe Courtois, boss de la distribution chez SND, qui révèle la méthode employée pour faire tomber des cordes.
On sait donc maintenant que pour provoquer ce temps de merde, les distributeurs, associés aux exploitants, pratiquent la danse de la pluie. Pour contrer le sort, une seule solution : allez au cinéma ! Si nous allons tous voir, disons, trois films, ils mettront fin à leur sortilège. Oui, il faut céder au chantage sinon adieux terrasses, robes d'été et châteaux de sable. De toute façon, on fera payer la grande famille du cinéma : j'ai un copain navajo qui va m'enseigner la danse de la pluie cannoise. La vengeance est un plat qui se mange humide !
Anderton
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