samedi 23 mai 2015

Cinéastes 80 : ZAZ le trio déjanté


Artistes : Sixième épisode de Cinéastes des années 80 (découvrez notre dossier), une géniale série d'entretiens menés par Jean-Pierre Lavoignat et Christophe d'Yvoire que diffuse OCS Géants. Ce samedi 23 mai, à 22h20, place aux ZAZ. Non, pas la chanteuse préférée de Russell Crowe mais David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker. Un trio de potes complètement barrés qui a emmené la comédie américaine dans des délires de haut vol. Retour sur une décennie de gags hénaurmes et de détournements irrespectueux.


Hamburger Film Sandwich (The Kentucky Fried Movie, 1977)
Bon, leur oeuvre séminale, celle dans laquelle les ZAZ font gicler leur humour qui tâche date de la décennie précédente. C'est l'adaptation de leur pièce de théâtre foutraque qui fait le buzz à Los Angeles. Le trio n'y connaît que pouic en matière de cinéma et ils ont la riche idée de s'associer à John Landis (auquel est consacré un épisode de Cinéastes des années 80), un jeune réal tout aussi déconneur. Résultat : un film à sketchs truffés de parodies et de blagues pas toujours fines. Inégalé !


Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (Airplane!, 1980)
Parodie des films catastrophes en vogue, avec quelques références à Tant qu'il y aura des hommes ou La Fièvre du samedi soir, le film est un remake délirant d'A l'Heure zéro (Zero Hour, 1957) dont les ZAZ ont acheté les droits et dont ils pompent dialogues et situations. Idée géniale : ils confient les rôles principaux à des acteurs sérieux, qui jouent sérieusement des situations et dialogues délirants, à savoir Robert Stack (Les Incorruptibles), Peter Graves (Mission Impossible), Lloyd Bridges et Leslie Nielsen. Drôlissime et cultissime, le film lance un genre parodique qui à force de s'autoparodier perd toute sa saveur (la suite d'Airplane!  n'est d'ailleurs pas l'oeuvre du trio). Sauf pendant les 80's sous la houlette des ZAZ. A noter le délire du distributeur français qui choisit un titre à rallonge dont la structure (à base de Y a-t-il...) sera quasi-systématiquement utilisée pour traduire les titres des films du trio.


Police Squad (1982)
Les Zucker et Abrahams poursuivent leur dynamitage des productions hollywoodiennes à la télévision. Police Squad est une parodie des séries policières, avec voix off et fausse image figée à la fin. Dans le rôle du Lieutenant Drebin, Leslie Nielsen. C'est super bien vu, super drôle et pourtant un super bide. Au bout de six épisodes, ABC arrête les frais. C'est grâce aux Nuls que les Français découvriront la série... en 1989 ! Deux épisodes sont diffusés lors de La Nuit la plus nulle. Cela ne me rajeunit pas mais ça fait remonter de bons souvenirs.


Top Secret ! (1984)
Malgré cet échec télévisuel, Michael Eisner, le boss de Paramount, et surtout Jeffrey Katzenberg, son adjoint, décident de leur faire confiance et produisent leur nouveau film. Il s'agit évidemment d'une parodie, cette fois-ci, des films d'espionnage et de guerre. Au casting : Val Kilmer. Omar Sharif et Peter Cushing apparaissent dans des seconds rôles. Là encore, les trouvailles visuelles et les vannes hilarantes s'enchaînent. Et pourtant, nouveau bide. C'est pourtant le mien que je me tenais lorsque j'ai découvert le film au vidéoclub, un ou deux ans après sa sortie en salles. 


Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? (Ruthless People, 1986)
Une oeuvre de commande. Pour la première fois, le gang ne signe pas le scénar. Une comédie plus classique donc, avec Danny DeVito, Bette Midler et Judge Reinhold, qui fait entrer les ZAZ dans le rang. Je n'en garde aucun souvenir. Les Zucker et Abrahams expliquent d'ailleurs qu'à partir de ce film, leur complicité bat un peu de l'aile.  


Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (The Naked Gun, 1988)
Le trio fait revivre Frank Drebin sur grand écran. Hilarant. Mais cette décennie s'achève avec la fin du trio ; désormais, chacun prendra sa carrière en main, David poursuivant la série des Y a-t-il un Flic... et des Scary Movie, Jerry signant Ghost, et Jim les Hot Shots, en plus de devenir producteurs de pas mal de comédies.


Revoir un de ces films, c'est le bidonnage assuré. Et l'occasion de se rappeler qu'un bon nombre de gags copiés et recopiés ont été inventés par les trois lascars. L'entretien est plein de saveur et d'anecdotes. Le spectateur apprend plein de choses, tout comme l'un des ZAZ qui découvre que le trio avait failli se faire virer d'un tournage, ce que ses deux compères ne lui avait jamais dit !

Anderton


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