En DVD et Blu-ray : Alors que la Cinémathèque rend hommage à Philippe de Broca (découvrez notre dossier), TF1 Vidéo a la bonne idée de sortir quatre magnifiques éditions de films réalisés par ce grand cinéaste. Evoquons aujourd'hui Le Bossu (1997).
Avec son bon mélange d'action, de romance et de rebondissements, le roman de Paul Féval a été adapté pour le cinéma à de multiples reprises et ce, dès 1913. Le Bossu (1959) réalisé par André Hunebelle est un classique du cinéma français : Jean Marais en Lagardère, accompagné de son fidèle Passepoil (Bourvil), a fait les belles soirées du petit écran. Pas impressionné, le producteur Patrick Godeau a décidé dans les années 90 de faire revivre sur grand écran le chevalier bondissant. Il se tourne tout naturellement vers Philippe de Broca car qui d'autre, à part son compère Jean-Paul Rappeneau, aurait pu signer un film de cape et d'épée ?
Tout de Broca dans la commande
Et dans ce film de commande, de Broca met tout son savoir-faire "technique" mais aussi tout son univers : Lagardère est un orphelin élevé par des saltimbanques (le cirque, les gens du voyage se retrouvent dans l'oeuvre du cinéaste du Roi de coeur à La Gitane, en passant par L'Incorrigible). Le jeune homme ne tient pas en place - autre caractéristique du héros debroquien. Bretteur insatiable, il retient l'attention du duc de Nevers, qui le prend sous son aile et lui enseigne sa fameuse botte - un coup d'épée imparable. Lorsque Nevers se fait assassiner par son cousin, Lagardère promet de le venger et de protéger sa fille Aurore. Les années passent et Lagardère entre au service du vil cousin, en se grimant en bossu (le masque, le costume... autres thèmes chers à de Broca).
Sous des dehors classiques, renforcés par des plans majestueux en Panavision, Philippe de Broca signe une mise en scène enlevée, aérienne, comme à son habitude. Les mouvements de caméra, d'une fausse simplicité, sont au service du récit. Pas d'esbrouffe. De l'efficacité. La photo de Jean-François Robin met en valeur les magnifiques décors et costumes (récompensés par un César) tandis que la partition pleine d'allant de Philippe Sarde contribue à donner du souffle et de la profondeur à l'ensemble.
L'art du cinéaste s'exprime également dans le scénario (qu'il a cosigné comme très souvent), et notamment les réparties pleines d'esprit, ainsi que dans la direction d'acteurs. Daniel Auteuil apporte à Lagardère une folie, une joie de vivre, une insouciance teintée de mélancolie typiques du héros debroquien. Même pétillance chez Marie Gillain (Aurore), dans un de ses plus beaux rôles : elle a le charme, la force et les failles des personnages féminins tels qu'on les retrouve chez de Broca. Vincent Perez incarne avec justesse un duc de Nevers plein de morgue et de fougue. Ses passes d'armes (aux sens propre comme figuré) avec Auteuil sont pleine d'humour. Fabrice Luchini, dans le rôle du méchant cousin, joue au contraire tout en retenue et il est formidable. Enfin, Philippe Noiret retrouve son camarade de Broca et remet les habits du régent Philippe d'Orléans, qu'il avait déjà endossés dans Que la fête commence (1975) de Bertrand Tavernier.
Un petit clap promotionnel réalisé par TF1 International,
en charge de la vente du film à l'étranger.
L'art du cinéaste s'exprime également dans le scénario (qu'il a cosigné comme très souvent), et notamment les réparties pleines d'esprit, ainsi que dans la direction d'acteurs. Daniel Auteuil apporte à Lagardère une folie, une joie de vivre, une insouciance teintée de mélancolie typiques du héros debroquien. Même pétillance chez Marie Gillain (Aurore), dans un de ses plus beaux rôles : elle a le charme, la force et les failles des personnages féminins tels qu'on les retrouve chez de Broca. Vincent Perez incarne avec justesse un duc de Nevers plein de morgue et de fougue. Ses passes d'armes (aux sens propre comme figuré) avec Auteuil sont pleine d'humour. Fabrice Luchini, dans le rôle du méchant cousin, joue au contraire tout en retenue et il est formidable. Enfin, Philippe Noiret retrouve son camarade de Broca et remet les habits du régent Philippe d'Orléans, qu'il avait déjà endossés dans Que la fête commence (1975) de Bertrand Tavernier.
Un excellent documentaire sur la production pas toujours simple du film - qui fut un "succès dans la douleur", selon les mots de Godeau - nous permet d'en apprendre davantage sur la méthode de Broca. Bref, cette édition ravira les amateurs de grands films populaires et comblera les fans du cinéaste.
Anderton
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