En salles : Je ne vais pas être très original mais Mad Max Fury Road est l'une des expériences cinématographiques les plus intenses auxquelles j'ai participé. Et j'avais déjà pris une sacrée claque lorsque, alors ado chevelu mais pas trop boutonneux, j'avais découvert en salle Mad Max 2 Le Guerrier de la Route. C'est dire !
Pour ce quatrième opus, le premier d'une nouvelle saga (sans le Max original interprété par Mel Gibson), George Miller fait montre de tout son savoir-faire de metteur en scène, une science perfectionnée au fil des années de tournage, du bush australien aux plateaux d'Hollywood. Sens du cadrage, sens du mouvement, sens du rythme... George Miller les possède tous et les manie avec une virtuosité rare. Chaque plan de Mad Max Fury Road est une merveille de composition et de (ré)invention.
Folie visuelle
Car Miller connaît ses classiques : les films de John Ford (les courses-poursuites dans le désert), Star Wars (les motards du désert, cousins des Tusken de Tatooine), E.T. (ce travelling qui filme les motos bondissantes comme les vélos des gamins dans le film de Spielberg), Dune (la maladie qui déforme les corps) ou... Mad Max ! Les clins d'oeil aux trois premiers films sont légion. De ce déferlement visuel qui te laisse K.O., je garde en mémoire notamment les boutons sous le tableau de bord d'où Max retire un flingue ou la démarche de Max qui se dandine comme le petit sauvageon au boomerang. Sans oublier les clins d'oeil répétés (jusque dans certains plans) à la poursuite de Mad Max 2. Parmi beaucoup d'autres.
Oui, visuellement, le film est d'une inventivité folle. Miller et son équipe ont créé un monde unique. Chaque costume, chaque décor, chaque personnage, chaque véhicule frappe et laisse une image indélébile dans la rétine, même s'il n'apparaît que quelques secondes à l'écran. Pour autant cette folie visuelle n'engloutit pas les acteurs : Charlize Theron, Tom Hardy, Nicholas Hoult, Zoë Kravitz et les autres, moins connus, parviennent à exister et à composer des personnages là encore inoubliables.
Comme à son habitude, Miller conçoit un pur film d'action qui délivre son propre message sur le pouvoir, le sort réservé aux femmes ou l'écologie, sans que le cinéaste ne s'appesantisse ou qu'il ne cherche à développer une thèse. Fou, fort, fun, oui. Miller remet les pendules à l'heure, ou plutôt nous fait changer de fuseau horaire. Et Warner, qui s'était pris frontalement les uppercuts de Disney-Marvel, rappelle qu'il reste un studio capable de prendre des risques et de produire l'un des tout meilleurs films de ces dernières années. L'essence même du cinéma (sans jeu de mots).
Anderton
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