lundi 4 mai 2015

Turn : quand l'espionnage fait sa révolution



En DVD et Blu-ray : Les Etats-Unis ont gagné leur indépendance sur les champs de bataille mais aussi, on le sait moins, grâce à un efficace réseau d'espions. La saison 1 de la série Turn, créée par Craig Silverstein, nous plonge dans ces coulisses de la grande Histoire.


Avant la CIA, le FBI ou la NSA, il y avait donc le Culper Ring, un réseau d'informateurs dépendant directement du général George Washington. Inspirée par un ouvrage historique, la série s'attache à présenter la formation de cette armée de l'ombre. Avec ce qu'il faut de romance en plus. Le personnage central, Abe Woodhull, est un fermier plongé au coeur du conflit malgré lui. Il habite une petite ville, Setauket, dans l'Etat de New York, où s'est installée une garnison de soldats britanniques. La population est partagée entre loyalistes et indépendantistes. Malgré un père favorable à la Couronne, Abe décide d'aider les rangs rebelles en leur rapportant des informations sur les mouvements de troupes.

Espion soulève-toi

Des retournements, il y en a beaucoup, preuve que la série porte bien son titre. En cette période trouble, difficile de savoir qui soutient qui et pour quelles motivations. Pas de vision manichéenne : les Anglais ne sont pas tous des psychopathes, pas plus que les Américains ne sont tous d'ardents patriotes. Les lignes bougent, sur le terrain comme dans les esprits. Et la question de l'esclavage est abordée avec nuances : rappelons que l'Angleterre abolit l'esclavage et la traite bien avant ses colonies nord-américaines.

Turn prend le temps de brosser le portrait souvent ambigu des personnages, entre ombre et lumière, à l'image de la photographie. Et le casting fait bien le boulot, Jamie Bell en tête, dans le rôle d'Abe Woodhull. Chaque acteur propose un jeu "entre deux", propice à toutes les interprétations (héros ou salaud ?). Se dégage une ambiance paranoïaque, complètement raccord avec le sujet : l'espionnage.

En revanche, là où la série pêche un peu, c'est par son rythme plutôt lent et, d'une manière générale, par son manque de souffle. En clair, les fans de Homeland risquent de rester sur leur faim mais les amateurs de reconstitution historique soignée prendront plaisir, comme moi, à regarder ces dix épisodes regroupés dans le coffret édité par Wild Side. Une saison 2 est actuellement en cours de diffusion sur AMC aux States, preuve que ces petits défauts pas rédibitoires ont été corrigés.

Anderton


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