Buzz : Dès le premier soir, le Festival de Cannes a donné le ton. Cette année, on ne va pas rigoler ! Avec une cérémonie d'ouverture où Lambert Wilson a tenté d'endormir la salle et un film de 2 heures sur la délinquance et le parcours d'un mineur, Malony, qui oscille entre Centre Educatif Renforcé et Centre Educatif Fermé, et bien on ne s'est pas beaucoup marré en salle ! Retour sur la cérémonie et le film d'ouverture, La Tête haute.
Pour la deuxième année consécutive, Lambert Wilson s'est prêté au jeu de maître de cérémonie. Ses "private jokes" n'ont fait rire ni Pierre Lescure, le nouveau président du festival, ni Thierry Frémaux, le délégué général ! Même son hommage au festival, qu'il qualifie de "féminin", est tombé à plat. Seule parenthèse aérienne, un ballet joliment chorégraphié par Benjamin Millepied sur la musique de Bernard Hermann composée pour Sueurs froides (Vertigo) d'Alfred Hitchcock. Ce qui a également permis un gros plan de la superbe Natalie Portman "Mme Millepied".
Applaudissements pour Catherine Deneuve, à qui Lambert Wilson a rendu hommage en nous rappelant qu'elle avait été en son jeune temps "une sirène du Mississippi" (François Truffaut). Ça fait combien d'années déjà ? Enfin, à retenir de cette cérémonie, l'engouement de la salle un peu plus marqué à l'arrivée du jeune réalisateur canadien Xavier Dolan. Quant, à Julianne Moore, elle s'est vue remettre enfin son prix d'interprétation féminine de l'an dernier pour Maps to the stars (David Cronenberg) avant de déclarer ouvert le festival ! Curieux !
Un film qui plombe !
La Tête haute d'Emmanuelle Bercot a ouvert le bal de cette 68e édition en plombant un peu l'ambiance ! On est très loin des festivités et des paillettes de Gatsby (Baz Luhrmann) qui mettait en joie en 2013 ! On suit avec intérêt, certes, les mésaventures de Malony (Rod Paradot) qui accumule les erreurs de jeunesse, petit voleur de voitures, multi récidiviste. Ce film met en lumière non seulement les difficultés d'un ado délinquant mais aussi l'accompagnement d'une juge des enfants (Catherine Deneuve) et celui d'un éducateur, un peu grand frère (Benoît Magimel) qui l'encadre et l'aide à s'en sortir.
Portrait d'enfants pas toujours nés au bon endroit, mal ou trop aimés, sans (re)père, sans cadre d'éducation et qui peinent à trouver leur place dans la societé, à gagner l'estime de soi, à saisir les mains qu'on leur tend. Alors vient la haine, alors vient la colère puis la violence, incontrôlable et destructrice.
Catherine Deneuve, comme d'hab, est admirable dans son rôle de juge un peu mère de substitution. Tantôt sévère, tantôt douce et compréhensive. Pas facile de garder ses distances avec ces enfants blessés que la juge suit et guide parfois pendant des années. On vous recommande à ce propos un documentaire très pertinent, Les enfants de la juge, qui tisse le portrait d'une juge exerçant dans la Manche avec des témoignages poignants d'adolescents reconnaissants.
La deuxième partie du film traîne en longueur, à tel point, qu'on devient exaspéré par le personnage principal que même son éducateur n'arrive plus à apaiser. Un rôle magnifique pour Benoît Magimel mais qui manque d'étoffe et dont on ne comprend pas vraiment la teneur, avec un passé qu'on devine mais qui reste sous-jacent. Le personnage aurait gagné à être plus développé. Le scénario se perd dans l'histoire amoureuse et s'égare totalement dans le dénouement. On en ressort déçu car le film n'a pas su décoller et susciter l'émotion attendue pour un film d'ouverture.
La suite du Festival s'annonce d'un genre très différent. Ce soir c'est l'équipe de Mad Max Fury Road, qui montera les marches...
Mrs Peel & Marsellus Wallace
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